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07 mai 2009

Deux ans de Sarkozy : beaucoup de bruit pour rien

Deux ans après son élection, l’actuel chef de l’Etat est toujours hyperactif. Histoire de masquer la réalité économique.

2010, une année de récession. C’est la Commission européenne qui le dit. Dans ses dernières prévisions dévoilées hier, elle prévoit un PIB français en baisse de 0,2% en 2010, 3% en 2009. Réunie avec ses collègues de la Zone euro hier à Bruxelles, la ministre de l’Economie Christine Lagarde s’est contentée de dire : “Les prévisions, elles sont ce qu’elles sont“. Le 17 avril, en Haute-Marne, le Premier ministre François Fillon affirmait que la croissance “va être plutôt assez molle en 2010 mais [nous sommes] sur la voie de la reprise.

2010, une année de déficit. La Commission prévoit un déficit public à 6,6% ( contre 5,4% mi-janvier) du PIB en 2009 et à 7% (contre 5%) en 2010. La dernière loi de finances rectificative se base sur 5,6% pour 2009. A Bruxelles, le ministre allemand des finances Peer Steinbrück (SPD) a affirmé qu’il existait “un large consensus pour appuyer la Commission sur l’ouverture de procédures pour déficit excessif“. Les règles européennes fixent le déficit maximum à 3% du PIB. Paris doit atteindre ce chiffre en 2012.

Tour de passe-passe

Pendant ce temps, le “Sarko show” continue. Il multiplie les annonces, les chantiers, se mêle de tout. Des RER franciliens, de la campagne européenne de l’UMP…  Dimanche, Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, a balancé l’intox de ce début de semaine : l’éventuelle interdiction des listes de Dieudonné. Chose plus qu’hypothétique juridiquement mais une belle polémique gratuite dans les médias. Eviter les sujets qui fâchent en lançant un nouveau débat, une spécialité sarkozienne.

Jacques Chirac préférait l’inhibition. Sarkozy choisit la fuite, la fuite en avant. Face aux difficultés, Chirac préférait la discrétion voire le silence. Sarkozy s’agite, ouvre et ferme les chantiers, se lasse vite. Il  veut toujours occuper les premiers rangs quitte à se brûler les ailes. Au final, le décalage entre les promesses et les réalisations effectives est flagrant. La communication présidentielle remuante se heurte à la réalité de l’action publique. Deux ans après, il serait temps d’arrêter de faire campagne.

T. Andriamanana

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