04 juin 2009
Jean-Luc Mélenchon et le jour d'après
L'effet 21 avril frappera-t-il désormais Jean-Luc Mélenchon dont les 6,5 % privent le PS de la place de 1er parti de France ?
Bâtir toute cette stratégie pour terminer à 6,5 % des suffrages exprimés c'est à dire apporter 1 point de plus au score comparable du PCF ?
Si les derniers chiffres des sondages se vérifient, Jean-Luc Mélenchon pourrait connaître une délicat "retour sur terre".
Une fois de plus la gauche a souffert de l'absence d'un leader présidentiel reconnu qui se pose en organisateur incontesté de la campagne.
Pour bien apprécier l'importance de ce critère, il importe de replonger dans les sources de la victoire de 1981. A cette époque, l'un des tournants est le mardi 31 mars 1981. François Mitterrand est l'invité du Grand Débat de TF1.
Il s'impose avec un style qui dégage une autorité présidentielle reconnue par tous. Cette autorité repose sur deux socles majeurs :
* la capacité à incarner les options politiques fondamentales de la gauche donc à ce titre à inspirer confiance à l'électorat traditionnel de gauche,
* la capacité à dégager l'impression de dignité issue de la liberté par rapport aux ancrages partisans pour conduire de façon sérieuse la mission à la tête de l'État dans l'intérêt des Français et de la France bien au-delà de son seul ancrage partisan.
Le dernier mois de campagne de cette période avait été en permanence dominé par ce charisme présidentiel qui a fondé une part déterminante de la victoire de F. Mitterrand.
Ainsi, comme autre exemple, le dimanche 5 avril 1981, François Mitterrand était l'invité d'Europe 1. A l'issue de l'émission, Jean-Luc Lagardère, à l'époque patron d'Europe 1, retient le candidat et son équipe dans son bureau. Alors, chacun s'accordera à reconnaître le charisme présidentiel du candidat socialiste. Il avait " changé de dimension ".
C'est ce charisme présidentiel qui manque à un leader de gauche d'abord incontesté par les siens.
Les actuelles eaux basses de la gauche résultent de la conjugaison au même moment de trois facteurs :
- l'absence de courant culturel favorable faute de projet lisible,
- l'absence de leader à la stature présidentielle reconnue,
- l'absence d'unité interne qui offre au pouvoir la facilité de monter en épingle les divisions et de se positionner au-dessus de telles querelles incessantes.
C'est toute la stratégie du PS face au tempo de la présidentielle qui doit être remise à niveau dans les plus brefs délais.
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