Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05 juin 2009

Andalousie promise

La Reconquista a détruit une civilisation qu'une anthologie nous permet de revisiter avec bonheur.
alhambra.jpg
Quittant Grenade pour ne plus jamais y revenir, Boabdil, dernier sultan de la civilisation andalouse, chassé par les Rois Catholiques à l'aube de 1492, se retourna vers sa ville bien-aimée, à l'endroit aujourd'hui appelé le Soupir du Maure. Et sa mère, lui reprochant sa faiblesse, lui adressa ces mots: «Pleure comme une femme ce que tu n'as pas su garder comme un homme.» C'en était fini d'une culture qui avait porté au plus haut degré la science, la philosophie et l'art de vivre, et qui reste dans la mémoire arabo-musulmane comme l'image du paradis perdu. De l'Alhambra de Grenade, vénérée parles peintres et les écrivains, à la mosquée de Cordoue, en passant par les villages blancs entourant Séville, l'Andalousie garde dans son architecture la trace de cette civilisation évanouie. Mais c'est par le retour aux textes que l'on peut prendre toute la mesure de ce que la Reconquista a irrémédiablement détruit, de ce summum de raffinement et de finesse qui nourrit la poésie autant que la médecine ou l'astronomie. Al-Andalus est une anthologie mêlant histoire et littérature, poèmes et chroniques. Les textes y sont introduits par des rappels historiques et des évocations du contexte culturel. Et c'est, en quelques lignes de description des paysages espagnols par un géographe arabe, ou d'ode à la littérature d'Al-Andalus, un foisonnement d'images, et le surgissement de trois siècles bénis, durant lesquels des hommes, malgré la violence des intrigues politiques, portèrent l'amour de la culture à son degré le plus haut. «O habitants d'Al-Andalus, chantait Ibn Khafadja au XIesiècle, ne craignez pas demain d'aller en enfer, car nul n'entrera dans la géhenne après avoir séjourné au paradis

N.Polony

Al-Andalus, anthologie, traduction et présentation par Brigitte Foulon et Emmanuelle Texier du Mesnil, Garnier-Flammarion, 12,3€.

Commentaires

Merci de remémorer ce peuple, cette province, ces temps anciens ou par la suite, il a fait si bon vivre entre courants religieux : juifs, arabes, chrétiens.
Miguel Castillo, auteur andaloux a beaucoup écrit sur l'histoire de l'Andalousie et sur Al andalu, les califes qui ont dirigé cette provincia de rêve, ce paradis ensoleillé aux milles fontaines, ruelles blanches et fraiches, villages blancs, ou foisonnaient des artisans, des artistes d'origines différentes, des philosophes, des scientifiques, etc. Heureusement que tout n'a pas été détruit, après les conquêtes des catholiques. Il reste dans cette région des richesses extraordinaires, artistiques, humaines, et tant d'autres. C'est sûr, mes anciennes origines andalouses me font vanter la beauté de cette province, mais je trouve qu'il serait dommage de ne pas se pencher sur son histoire. Merci à N. Polony et merci à Alain de nous permettre un supplément de culture. Merci pour les références de ce livre..... que je vais acheter bien sûr.

Écrit par : mirey | 05 juin 2009

Les commentaires sont fermés.