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16 juin 2009

Pour oublier (un court moment) la crise du PS...

Sans doute n'avez vous pas vu « Dogora »,un film de Patrice Leconte passé presque inaperçu à sa sortie en 2004. Et c'est bien dommage ! Nous avons été quelques uns, à La Charité, en présence de l'auteur, à faire jouer notre droit imprescriptible à la curiosité. Et nous nous en sommes bien trouvés !

Au pied de la lettre, il s'agit d'un documentaire sur le Cambodge ; au pied de l'écran, une oeuvre véritable d'une grande beauté : une heure sans parole , sans un mot, juste la musique (d'Antoine Perruchon) et l'image qui se fondent l'une dans l'autre comme le ciel et la mer à l'horizon ; les couleurs et les sons s'enlacent des les premiers moments pour ne plus se quitter. On y voit, et entend la douleur, la souffrance de tout un peuple ; on lit dans les yeux des adultes la stupeur d'être et dans ceux des enfants un espoir espiègle si constamment démenti par l'environnement dans lequel ils survivent ; on y voit l'immense chaos qu'est le monde ; et l'énergie vitale qu'y dépensent pour exister tout de même ceux qui en sont encore les damnés !

L'on sort pourtant de cette heure de projection sans amertume et sans colère. Sans l'humanité, même misérable, notre planète ne serait qu'un rond visage dénué d'expression. Par la beauté qu'il montre, Leconte donne à la pauvreté sa dignité, et proclame mieux qu'une Déclaration le droit élémentaire de tout homme, de toute femme, de tout enfant, au bonheur... Parce que l'homme ne peut, au plus noir de la vie, s'empêcher d'espérer. C'est ce que nous dit la mince lueur d'un regard capte par l'objectif...

Si la politique d'aujourd'hui vous rebute, allez voir ou commander Dogora, vous y trouverez plus de motifs d'agir ou d'espérer que dans aucun programme. La politique est ce qui reste a ceux qui n'ont pas le don de créer, de révéler, de montrer.

Gaëtan Gorce

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