25 juin 2009
Réinventer le PS
Que le PS se prononce à l'été 2010 sur le bien fondé des primaires... et c'est la fin du processus 6 à 9 mois avant l'élection (si tout va bien) est-ce bien sérieux?
Pour tout dire, le PS refait le calendrier de 2007... avec le résultat qu'on connaît et notamment sur la cicatrisation des blessures. Pendant ce temps Sarkozy a lancé sa campagne à Versailles et a mis en place son gouvernement de guerre...
Si certains veulent faire l'impasse sur 2012, qu'ils le disent. Aux autres, de réinventer le PS, d'oser proposer un contenu à la fameuse rénovation dont tout le monde parle.
Le PS vient d’être sanctionné lourdement par les électeurs pour 2 raisons principales :
- son incapacité à produire un discours clair, identifié, cohérent et qui fasse sens. Cela remonte à loin et ce constat fait l’unanimité. Le PS ne parvient pas à intégrer les données complexes du monde contemporain. Il n’est pas au rendez-vous de ses propres principes.
- le spectacle donné par un appareil recroquevillé sur lui-même à l’occasion d’un congrès de Reims abîmé dans la logique destructive du « tout, sauf … », incapable de faire émerger une majorité cohérente et un véritable leadership. Une fois de plus, le travail sur les idées et sur l’orientation stratégique auront été sacrifiés.
Mais le rendez-vous manqué est aussi celui de notre transformation en un parti tourné vers de nouvelles couches sociales, acceptant de nouvelles façons de communiquer, intégrant des modes de gouvernement et des pratiques démocratiques efficaces, ouvertes et responsables.
C'était l’occasion de voir la gauche, la France et l’Europe avec les lunettes d’un socialisme contemporain. Les électeurs viennent de nous signifier qu’un parti replié sur lui-même, en manque d’idées, ne peut pas faire envie. Le scrutin du 7 juin marque une reprise du divorce qui avait conduit à la déroute de 2002. Nous pouvons être entraînés rapidement sur la voie d’un déclin irréversible.
L’organisation des primaires n’est pas une solution miracle, néanmoins nous sommes attachés à son principe. Les Français s’étaient d’ailleurs passionnés pour celles que nous avions organisées en 2006. Mais les primaires ne sont pas la seule question que doit trancher notre parti. Il doit se réinventer dans ses structures comme dans ses principes. A partir de l’analyse, nous devons proposer des solutions concrètes pour que la rénovation cesse d’être un slogan sans contenu.
Il nous faut affirmer que la première place doit revenir enfin à la parole militante, à travers notamment des états généraux dès septembre 2009. Il est temps d’inventer un autre mode de fonctionnement que celui qui repose sur la proportionnelle des courants. Ce système a montré ses limites : il dilue les responsabilités, il dresse les militants les uns contre les autres de manière artificielle, il substitue la cooptation clanique à une véritable sélection de cadres responsables et compétents.
Nous voulons redonner sens au mot responsabilité, par exemple en réduisant considérablement la taille de nos instances.
Pourquoi ne pas inverser nos calendriers pour faire de l’élection de notre leader (notre candidat à l’élection présidentielle) l’acte 1 de nos cycles politiques.
Au lieu de comparer des motions souvent très semblables, pourquoi ne pas débattre et de trancher nos divergences sous forme d’amendements à partir d’un texte unique proposé par le (la) premier(e) secrétaire démocratiquement élu(e).
Il s’agit non seulement de réussir le rendez-vous présidentiel en associant les français à notre démarche, mais aussi de se saisir de l’élection législative de 2012 pour construire une assemblée aux couleurs plurielles de la France d’aujourd’hui.
Enfin, il est indispensable d’unifier le discours tenu nationalement avec nos politiques locales. Le réseau d’élus locaux le plus important de notre histoire doit être une chance pour faire émerger l’innovation née de ces pratiques politiques, culturelles, écologiques, économiques, sociales et administratives.
eag64 avec MV.
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