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13 octobre 2009

Gauche en crise

Les partis sociaux-démocrates européens perdent de façon accélérée leur importance politique d'autrefois

L'écroulement électoral du SPD allemand, l'une des références les plus solides de la gauche démocratique, confirme l'hégémonie croissante des forces conservatrices en Europe, à laquelle s'ajoutera si les pronostics se confirment, le triomphe des tories britanniques. La situation de la gauche en France et en Italie n'ajoute rien en terme d'espoir, de même qu'en Espagne où les sondages indiquent un début de renversement conservateur dans les intentions de vote, pour le moment insensible à la faiblesse de l'alternative qu'il représente. La victoire partielle de José Sócrates au Portugal et les résultats positifs des socialistes grecs démontrent qu'il continue à y avoir des facteurs nationaux qui influent sur les résultats de la gauche, mais qui ne peuvent rien contre le courant général qui se profile à l'horizon.

La gauche est perplexe face au fait que les citoyens ne présentent pas la note aux partis qui ont inspiré les politiques économiques ayant causé la crise que le monde connaît. Ils oublient ainsi  que tout le temps que la gauche a gouverné, elle n'a rien fait pour les corriger  ni même les mettre en question. La gauche leur offrit même son aval avec la  Troisième voie de Tony Blair et se limita à marquer ses différences avec les conservateurs  sur le terrain des valeurs et des mœurs. Avec comme conséquence que la gauche non seulement ne s'est pas rendue légitime en tant qu'alternative quand elle a eu l'occasion de la faire mais, dans beaucoup de cas, elle se fit surprendre par la crise en étant au gouvernement, gérant l'économie par des budgets qui ont échoué et que les électeurs ont finalement rejeté. Alors qu'aujourd'hui les conservateurs, pour sortir de la crise, adoptent les politiques que l'on associait traditionnellement à la social-démocratie, ils n'occupent en fait que le territoire laissé en jachère pendant les années de prospérité.

La réaction de la gauche face à cette situation ne peut qu'apparaître comme mauvaise. D'un côté, elle a passé son temps à créer des problèmes en son sein, en déchainant la lutte pour son leadership qui jusqu'à maintenant s'est soldé par une victoire des appareils et par conséquent des dirigeant qui les contrôlent le mieux et pas des dirigeants les plus capables et expérimentés. D'un autre côté, elle a renforcé son discours sur les valeurs et les mœurs que la crise a transformé en langue de bois aux accents béats et d'une traduction pratique complexe. Tant que les partis de gauche ne feront pas une analyse de ce qu'il se passe, et non pas de ce qui leur arrive, il leur sera difficile de renverser une tendance électorale qui les éloigne du pouvoir dans les pays les plus importants en Europe.

Cette perte d'influence n'est une bonne nouvelle pour personne même pas pour les partis conservateurs. Entre autres parce que le vide laissé par la gauche est occupé par les discours et les forces populistes avec lesquels les partis démocratiques, quels qu'ils soient, ont toujours eu de sérieuses difficultés à rivaliser sur le terrain électoral.

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