09 novembre 2009
Ségolène Royal à Berlin, a appelé « à faire tomber tous les murs qui balafrent encore l’idéal de liberté"
Invitée d’honneur de l’Institute for Cultural Diplomacy pour le 20e anniversaire de la chute du mur, Ségolène Royal s’est exprimée dimanche soir pendant une heure devant le congrès de cet institut, par lequel elle a été très applaudie.
Elle a tout d’abord évoqué la force de ces images que le monde entier a vécues : « des mains qui se tendent, des corps qui se serrent, des familles qui se retrouvent, des concerts improvisés ; du grand Miroslav Rostropovitch jouant du violoncelle au milieu des gravats ; des groupes qui chantent, dansent, brandissent des drapeaux sur des morceaux de pierre tagués de graffitis, les coups de marteaux qui faisaient tomber ce mur ; de tous ceux qui en mettaient un petit bout dans leur poche comme on emporte un bout d’histoire »…
Puis, elle a rappelé tous les ébranlements de l’année 1989 : « Oui, 1989 fut une année mémorable, qui vit le peuple allemand mettre à bas un mur de honte, l'URSS retirer ses troupes d'Afghanistan, la Pologne élire un gouvernement non communiste, l'Afrique du Sud choisir Nelson Mandela pour abattre cet autre mur qu'était l'apartheid, Pinochet quitter enfin le pouvoir, le Brésil organiser lui aussi ses premières élections libres depuis 30 ans, la Hongrie ouvrir sa frontière avec l'Autriche et changer de gouvernement, la « révolution de velours » triompher en Tchécoslovaquie, les régimes bulgares et roumains être renversés. N'oublions pas qu'en Chine aussi, les étudiants et bien d'autres avec eux avaient fait leur cet idéal. Mais là-bas, 1989, ce fut l'instauration de la loi martiale au Tibet et l'écrasement des démocrates de la Place Tien An Men, que nous n'oublierons jamais. Aujourd’hui, en 2009, le peuple iranien puise aussi son inspiration de la leçon qui nous a été donnée par le peuple allemand de 1989. »
Après avoir rappelé que la chute du mur avait trois dimensions historiques : la réunification de l’Allemagne, la fin de la guerre froide, et la réunification de l’Europe, elle a défendu une nouvelle fois la nécessité d’avancer sur l’union politique de l’Europe en créant les Etats-Unis d’Europe qui tôt ou tard s’incarneront dans un leader élu par les peuples. C’était la belle utopie de Victor Hugo. Elle devient aujourd’hui réalisable, a-t-elle plaidé.
Elle a terminé par ces mots, chaleureusement applaudis : « Je voudrais terminer par une note plus personnelle. Lorsque j’étais enfant, je vivais en Lorraine, à l'est de la France. Entre la guerre de 1870 et la Première Guerre mondiale, la Lorraine était une région allemande. C'était une région dont l'histoire brassait également le sang, les pleurs et l'espoir. C'est dans cette région que j'ai entendu pour la première fois l'Hymne à la Joie de Beethoven. Lorsque j’entends l’Hymne à la Joie de Beethoven, je ressens une immense allégresse. Cette œuvre fut composée par le grand musicien à l’un des pires moments de son existence. Quasiment ruiné, atteint d’une surdité galopante, abandonné peu à peu par le public. Et pourtant, malgré toute cette adversité, jaillit de lui cette Neuvième Symphonie qui est devenu l’hymne européen. Une musique et des paroles de Schiller qui disent la force du peuple, et sa fraternité. Le chemin que je vous propose pour cette nouvelle étape de la construction européenne est à l’image de cette Hymne à la Joie, composé par Ludwig Von Beethoven. Une grande adversité, transcendée par le courage et la force de la fraternité avec un seul et unique but « Pour que le cité future oublie le temps des pleurs » Ainsi se conclut l’Hymne à la Joie. Quel plus beau programme politique que celui là ! Vielen dank für dieses schöne beispiel von freiheit und brüderlichkeit, dass die Deutschen ganz Europa und dem rest der welt, vor zwanzig jahren geschenkt haben. Und wie es schon, am vorabend des neunten November gesagt wurde, möchte auch ich sagen : “wir sind alle Berliner ! und glücklich darüber !”
DA
Commentaires
La france a dans son sein, une femme d'exception, reconnue dans l'Europe entière....en France, les ordres sont donnés pour la descendre à l'aide d'armes médiatiques, dont certains commentateurs, journalistes ont au bout de leur doigts la détente pour faire feu....Mais Ségolène, habillée de l'armure des soutiens de désirs d'avenir, ne bronche pas et résiste...Elle est loin d'être seule, comme des journaleux veulent le laisser entendre...ceux-là ont perdu le droit que notre démocratie leur donnée, il y a encore peu de temps....La liberté de la presse.
Écrit par : Jean LAFITTE | 09 novembre 2009
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