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24 septembre 2010

Lettre au Président de la République

Monsieur le Président,

Lors de la campagne présidentielle, vous nous aviez déclaré que vous ne modifierez pas la retraite à 60 ans. C’était votre engagement devant les Français. Aujourd’hui vous décidez le contraire. Or, en prenant une position un jour et en faisant l’inverse le lendemain vous risquez de porter gravement atteinte à la crédibilité de la parole présidentielle. Cette charge qui vous a été confiée par la majorité des Français, impose une exemplarité dans le respect de la parole donnée car vous représentez la nation. Si maintenant, vous souhaitez revenir sur votre parole, la constitution vous permet, pour le bon fonctionnement démocratique de notre pays, de demander aux Français par référendum leur accord. 

Dans le cadre de ce référendum, je me prononcerai contre votre projet que je considère comme injuste. Comme vous êtes intervenu sur ce sujet à l’ONU, notre monde a vu la croissance d’un capitalisme financier indécent et prédateur. On ne peut pas, monsieur le Président, demander aux Français les plus modestes de payer la facture de ce dérèglement du monde et laisser impunément prospérer la finance mondiale. Notre France est riche, plus riche que lors de l’adoption de la retraite à 60 ans. Ces progrès réalisés, on les doit au travail de tous les Français. Il faut donc une autre réforme des retraites, plus juste, faisant davantage contribuer les revenus du capital.  

La fonction de Président de la République n’est certes pas facile mais, comme l’ont montré tous vos prédécesseurs, au fil du temps, cette charge impose l’abandon d’un engagement idéologique pour mieux représenter l’ensemble de la nation. C’est cette attente qu’ont aujourd’hui les Français. Vous ne devez pas écouter ou représenter un camp mais trouver, pour honorer votre fonction, un juste équilibre. Comme le déclarait François Mitterrand dans son discours d’investiture en 1981 : " j'avancerai sans jamais me lasser sur le chemin du pluralisme, confrontation des différences dans le respect d'autrui. Président de tous les Français, je veux les rassembler pour les grandes causes qui nous attendent et créer en toutes circonstances les conditions d'une véritable communauté nationale."

Avec mes salutations

Philippe Allard 

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