Hollande sous surveillance

Le résultat du vote de ce dimanche 6 mai 2012 doit être vu comme une sanction envers l'hyperprésident dont une majorité de Français ne voulaient plus. Il ne s'agit en aucune manière d'un vote d'adhésion envers le candidat socialiste et son programme: le score "molle" de 51,62%, près de 6% de votes blancs ou nuls (un record!) en témoignent.
Quant au score du président sortant, 48,38%, il est suffisamment élevé pour démontrer que la droitisation de son discours d'entre deux tours a plutôt bien fonctionné.

Le nouveau président est donc sous surveillance. Des Français d'abord, mais aussi de l'Europe. Le candidat  qui a osé parler de la finance comme d'une ennemie va être testé à la fois sur sa gauche et par les milieux d'affaires. Le chômage et la crise sont toujours là, et bien là. Le nécessaire désendettement du pays est socialement inséparable d'un besoin de croissance. Toute chose plus facile à dire qu'à faire et réussir dans le périmètre européen même si l'idée fait son chemin dans une Europe où le pire - l'Espagne, la Grèce - côtoie une vraie fausse réussite, l'Allemagne.
Pour enrayer la défiance des Français à l'égard du politique, F. Hollande va devoir entreprendre, comme il s'y est engagé, et sans attendre, la moralisation et le changement des pratiques du pouvoir, tel le cumul des mandats.
Pas d'état de grâce à espérer pour F. Hollande président. Mais des obligations.

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