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06 juillet 2009

Le PS voudrait bien mais il ne peut point…

Les élections régionales arrivent au grand galop...et le PS cherche sa tête, cherche ses pieds, cherche ses mains. Pas l'ombre d'un projet commun mais des pelletées de slogans malheureux qui échouent à parler la même langue que les électeurs.
Que reste-t-il de l’autorité de la Première secrétaire du PS ? Martine Aubry sera en première ligne au soir des élections régionales de mars prochain, d’autant plus, et c'est vraisemblable, si la performance de 2004 n’est pas rééditée. Le parti et sa Première secrétaire
 ne sont pas parvenues à fixer un cadre national à ces élections si importantes dans la perspective de 2012. Le parti voudrait ben mais il n'peut point…

M. Aubry a-t-elle seulement essayé en rencontrant il y a peu les vingt présidents socialistes de conseils régionaux? Elle voulait un « projet commun », on se limitera à un « programme de 4 à 8 propositions ». Elle souhaitait « définir nos alliances électorales », elle concède des alliances à la carte, ouvertes ici et là au Modem dès le premier tour. Bref, les barons régionaux du parti ont obtenu la très large autonomie qu’ils exigeaient.
Cela n’a rien d’étonnant quand on sait l’emprise croissante et destructrice des féodalités d’élus au sein du PS. Bien plus encore, et ce fait est peu ou pas commenté, elle a renoncé à ce qui fait office d’armistice permanent : l’équilibre des courants dans l’élaboration des listes, au risque de plonger encore un peu plus le PS dans une logique de guerre civile interne où tous seraient toujours candidats à tout et contre tous.

Quant à un projet mobilisateur, elle n’en a finalement que bien peu à proposer. Il suffit de prendre l’exemple de la formation professionnelle, compétence éminente des conseils régionaux, pour mesurer l’étendue des incompréhensions entre le PS et le peuple. La direction socialiste n’imagine pas les effets ravageurs dans les couches populaires du slogan « la formation tout au long de la vie », qui se traduit bien vite par un « vous êtes et vous serez toujours des nuls ». Difficile de séduire l’électeur avec cela! 

De stratégie le PS n’en a en fait qu’une seule : oser y aller seul. L’alliance à la carte au premier tour, différente donc selon les régions, rend la situation politique illisible. Le PS donne ainsi l’impression de se cacher derrière d’introuvables alliés (les Verts iraient bien seuls, le PCF semble pencher pour des listes « gauche de la gauche » avec le NPA et le PG) comme pour camoufler son déclin électoral. Seul au premier tour, il préparerait cependant les conditions d’un grand accord exceptionnel pour le second tour afin de créer une dynamique de rassemblement.
Plus fondamentalement, s’il veut survivre, le parti de Jaurès devra renouer avec les couches populaires, changer radicalement de positionnement et de discours, faire émerger un réel renouvellement des cadres et enfin inscrire ces élections régionales dans un programme politique de reprise du pouvoir d’Etat. Mais M. Aubry et sa direction hétéroclite en sont-ils capables?

eag64 & J-P. Huelin

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