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29 juin 2010

L’échec de Martine ouvre la voie Royal

Arrivée à la tête du PS dans une élection entachée de fraudes, Martine Aubry a d’abord rencontré des difficultés pour s’imposer. Mais maîtresse des arbitrages dans la répartition des postes, elle a pu unir la vieille garde du PS et les nouveaux venus, notamment à la gauche du PS, et faire taire certaines discordances. Nous « travaillons collectifs » devenant le mot d’ordre imposé à tous les cadres petits ou grands du PS. Il suffit de les interroger, inévitablement l’expression surgit de toutes les bouches « le PS s’est remis au travail ».

La victoire aux régionales semblait apporter la preuve d’un renouveau, d’une renaissance du PS après un trop long temps d’obscurantisme.

Sauf que, sur le terrain, la situation n’est pas du tout celle qu’on voudrait faire entendre dans les médias …

Avec un nombre de militants en forte chute et des élections calamiteuses lors des dernières conventions, le PS se vide et ne semble pas réellement en capacité d’offrir une image d’alternance crédible malgré un président très affaibli par l’échec de sa politique et les affaires à répétition. La dernière convention, sur les Primaires et la rénovation, devait éveiller l’intérêt et l’adhésion des militants, elle n’a pas plus fait recette que la précédente. Avec notamment  16 % seulement de participation à Paris, le
Parti socialiste compte ses élus mais il ne dispose plus d’une force militante pour porter sa voix dans la vie réelle, dans les familles et au travail.

On avait trop vite oublié que les régionales ont été gagnées par l’abstention, notamment dans les quartiers populaires. L’incapacité à créer une dynamique au PS sonne l’échec de Martine Aubry. On peut en effet redouter qu’en cas d’une candidature en 2012 elle ne devienne Madame 5% score qu’avait obtenu Gaston Defferre en 1969, avant que la SFIO mute en PS.

Alors mort le PS ? Pas sûr car le PS dispose toujours d’une carte maîtresse. Certes femme trop libre pour être adoptée par une partie des cadres du PS, Ségolène Royal aura besoin d’un Nouveau Parti Socialiste pour porter la gauche à la victoire. C’était l’enjeu du Congrès de Reims. Après l’échec de Martine Aubry une voie Royal s’ouvre.

A moins que les partisans de l’échec ne l’emportent. 2012 deviendrait un nouveau1969 imposant une mutation totale du Parti.

Dans l’autre hypothèse, Ségolène Royal a la capacité de redonner à ce Parti sa force par la dynamique qu’elle sait porter et son ancrage dans les couches populaires.
Pour un Etat impartial, une politique volontariste, un virage réellement écologiste, un Etat plus juste et une démocratie plus active, Ségolène Royal peut incarner la force tranquille pour le changement dont nous avons besoin face à
Nicolas Sarkozy. Reste son seul souci: l’appareil du Parti socialiste.
Pour ne pas revivre 2007, malgré la dynamique créée, il faudra rassembler, au PS et au-delà du PS. C’est tout le travail qui s’impose aujourd’hui à Ségolène Royal. Une partie difficile à mener mais décisive pour porter la gauche à la victoire et mettre fin au sarkozysme.

Philippe Allard

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