08 février 2011
L’État, c’est lui
« Afficher pour la justice une forme de mépris, inspirer à l’opinion des sentiments bas en instillant, de manière en réalité extravagante, la confusion entre la responsabilité du criminel et celle du juge dont on dénigre la décision, inscrire au débit des cours et tribunaux l’altération du lien social compromis pour une multitude de raisons qui leur sont étrangères, tout cela avilit l’institution et, en définitive, blesse la République. »
Qui s’exprime de la sorte ? Jean-Louis Nadal, procureur général de la Cour de cassation.
« Faire rejaillir [sur la justice] le poids des erreurs et des échecs de notre société est la marque d’une terrible inconséquence. »
Qui parle, là encore ? Jean-Claude Marin, procureur de la République de Paris.
La justice en France va mal. Elle souffre d’un manque évident de moyens et se classe d’ailleurs 37ème sur les 43 pays du Conseil de l’Europe. Elle souffre de l’échec total de la politique du tout répressif du chef de l’État. Elle souffre enfin des discours de matamore de Nicolas Sarkozy, qui prend la souffrance des victimes en otage et l’instrumentalise à des fins politiciennes scandaleuses.
Jean-Louis Bianco
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