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18 mai 2010

Bonnes intentions

A la lecture du texte soumis au vote des militants, il y a manifestement un changement de vocabulaire. Dans le diagnostic, ses rédacteurs parlent d’une “crise de civilisation“, d’une panne du “modèle de croissance [...]  fondé sur la surexploitation des ressources [...] et la réduction de la biodiversité“. L’une des clefs du nouveau modèle proposés aux militants socialistes, c’est la “socialécologie“, une vieille idée de Jean-Paul Besset, aujourd’hui député européen Europe Ecologie, qui fut l’ancien collaborateur de Fabius de 1984 à 1985 !

Dans le constat, on ne peut encore qu’être d’accord avec “l’hyperconsommation“, le “tout-jetable“, “l’obsolescence programmée des produits“, “la spirale infernale de individualisme et de la marchandisation“. Le texte évoque un nouveau modèle de production qui devra s’engager sur la voie de “la maîtrise de notre consommation” au travers de l’isolation thermique, des transports collectifs et du fret ferroviaire. Sur la question du nucléaire “inévitable aujourd’hui”, “sa part sera progressivement réduite“. Du fait de la déplétion de l’uranium, il ne faut pas être grand clerc pour savoir que c’est de toute façon inéluctable.

Le texte d’orientation adopté par le Conseil National du Parti Socialiste parle d’une “agriculture française qui [...] préserve notre environnement“. Il s’agirait désormais de privilégier “les circuits courts sur le transport de longues distances de produits“. Là-encore, du fait de la raréfaction des énergies fossiles, aura-t-on vraiment le choix ? Il est proposé une TVA éco-modulable en guise de fiscalité écologique.

L’impression générale de ce texte, à l’image, des textes de 2006 est le manque d’ambition. Sur l’Europe, pas un mot sur les moyens envisagés pour relancer la construction politique européenne !

Reprenant l’idée défendue par Europe Ecologie aux dernières élections européennes, le texte propose de réduire l’échelle des salaires d’un facteur 20 dans le secteur public.

Il est préconisé d'en“finir avec le grand mensonge de l’économisme ambiant“ tout en  martelant dans le même texte “pas d’économie forte sans industrie forte“! Une contradiction forte !
Il s’agit de réfléchir à un “nouveau modèle économique, social et écologique“. L’ordre des mots en dit long sur les priorités des deux rédacteurs:  un vice-président de la région Haute-Normandie en charge du développement économique et un secrétaire national à l’économie et à la fiscalité.

La fiscalité: de ce point de vue, c’est le grand festival!  Ainsi, lorsque les auteurs évoquent un Small Business Act, il n'est pas sûr que la modularité des cotisations et de l’impôt sur les sociétés soit de nature à favoriser l’agilité des TPE et des PME. 

Une réforme fiscale "radicale" doit résider dans la transparence et la simplicité et aussi dans la mise en place d’une fiscalité confiscatoire en direction de ceux dont le revenu d’activité excède 40 fois le salaire moyen ! Qu’est-ce qui justifie qu’un homme aujourd’hui au travers de son activité dégage un revenu de 260 fois la valeur de celui d’un autre ?

La phrase qui vient à l’esprit à la lecture de ce texte est que la politique est une affaire trop importante pour être confiée à des “économistes” ou à ceux qui se définissent comme tels. Pas un mot dans ce texte sur la réforme des institutions, sur l’état de notre démocratie, sur la démographie, sur la déplétion des ressources ! Les questions liées à la culture, à l’éducation, à la santé sont tout juste effleurées.

Ce texte donne la sensation générale d’un catalogue de bonnes intentions. En cela, il ne se distingue pas vraiment de ses prédécesseurs.

Denis Szalkowski et eag64

 

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