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04 octobre 2010

D'un syndicaliste à une femme présidente

brésil.jpgLa légende prétend que son nom signifie terre des délices, d'autres plus terre-à-terre vous raconteraient que son nom n'est que la conséquence d'un bois couleur de braise très usité dans la teinture des tissus au temps des grandes découvertes. Mais pour le commun des mortels son nom résonne comme un air de Samba, vous enthousiasme comme les cariocas, vous bouleverse comme la féérie de ses paysages et pour les sportifs son nom rythme avec l'émotion suscitée par un jeune black de 17ans béni des dieux.

Le Brésil, grand pays par sa superficie et sa population, terre de contradictions, va élire le 3 et 31 octobre le successeur de Luiz Inácio Lula da Silva. Ce métallo syndicaliste sans diplôme universitaire, candidat des pauvres, des sans-terres, devenu président, mena son pays au 8ème rang des puissances mondiales, devint le porte-parole des pays émergents sans pour autant faire peur aux milieux économiques. Pendant ses 2 mandats, le pays se transforma, créa 14 millions d'emplois avec une croissance à faire pâlir d'envie nos pays, il est vrai que le Brésil est riche de ressources minières cela aide. Cependant tout n'est pas rose, si les pauvres sont certes 20 millions de moins ils demeurent nombreux, l'insécurité reste toujours un fléau national et beaucoup de brésiliens n'ont toujours pas accès à la santé, mais le pays partait de si loin... C'est dans ce climat que Lula s'en va auréoler d'une côte de popularité de 80%, le sentiment du devoir accomplit.

Les brésiliens ont donné le pouvoir à un syndicaliste sans diplôme qui fit progresser son pays, et à présent peut-être à une femme en la personne de Dilma Rousseff. Cette francophile, âgée de 62 ans, économiste, issue de la classe moyenne, résistante à la dictature, torturée pendant 22 jours, peu connue, est décrite comme une femme rigoureuse, efficace, courageuse et persévérante mais d'un tempérament explosif. Ses adversaires quant-à-eux ils aiment à souligner son inexpérience (bien qu'elle fût ministre des mines et de l'énergie) et son caractère autoritaire. Elle même déclare sur son tempérament "je ne suis pas critiquée parce que je suis dure, mais parce que je suis une femme. Une femme dure cernée  de ministres hommes gentillets". Oups! Plutôt amusant, cela me rappelle dans une certaine mesure une autre femme qui se présenta à l'élection présidentielle et qu'on accusa d'incompétence pour diriger un pays, de mauvais caractère...

D'un syndicaliste sans diplôme à la première femme présidente du Brésil qualifiée de novice...le vieux pays que nous sommes en prend un sacré coup, nous qui avons choisi la soit disant expérience, compétence...

Un ami me disait que dieu est brésilien et je doute qu'il me parlât que de foot. Alors je vous dirai que la clairvoyance est peut-être brésilienne. Ce pays, futur 5ème puissance mondiale va probablement être dirigé par une femme. De quoi donner à certains d'entre nous des regrets... Sont-ils moins frileux que nous? Moins misogyne?...

Terra Magellan

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