06 avril 2013
| 6 avril '13
« L’acte le plus révolutionnaire c’est de faire chaque jour
le mieux ce pour quoi on est le moins mal fait ». G.García Márquez.
Rejet: si la référence au peuple, qui peut légitimement se sentir floué par ses élites, est indispensable, elle ne doit pas se résumer à une marche de colère dont on voit bien ce qu’elle portera. (lire)
Retour de Cahuzac à l'Assemblée : stupeur et tremblements. Son entourage laisse entendre que visiblement, Jérôme Cahuzac en redemande, tel un boxeur mis KO qui veut remonter sur le ring. (lire)
Dix députés PS prônent un référendum à choix multiples: l'interdiction du cumul d'un mandat parlementaire avec celui d'un exécutif local pourrait être soumise à l'arbitrage citoyen. Les règles de remplacement des députés et sénateurs renonçant à leur mandat national pour cause de cumul avec un mandat local seraient également modifiées à cette occasion. Cette innovation pourrait alors s'appliquer dès 2014. (lire)
Ces 600 milliards qui manquent à la France. Enquête au coeur de l'évasion fiscale: c'est un livre explosif que met sur la place publique Antoine Peillon, grand reporter au journal La Croix. Bénéficiant d'informations de toute première main, il montre comment la banque suisse UBS organise depuis la France un système massif d'évasion fiscale. (lire)
Antoine Peillon
Le Seuil, 2012, 187 p., 15 euros.
Publié dans La SALLE de PRESSE | Lien permanent | Commentaires (1)
05 avril 2013
Chaos
Par ERIC DECOUTY - Libération
En pleine tourmente économique et sociale, François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont perdu un peu plus de leur crédit. Si Jérôme Cahuzac en est le premier responsable, le couple exécutif ne peut balayer sa faute d’un revers de manche. Celle de ne pas avoir contraint plus tôt le ministre du Budget à quitter le gouvernement. Le paradoxe est que cette faute est le résultat d’une vertu. La vertu d’avoir laissé la justice faire son travail, enquêter en toute indépendance.
A l’inverse du procureur de Nanterre qui, sous Nicolas Sarkozy, obéissait aux ordres pour bloquer l’affaire Bettencourt, le procureur de Paris a mené sans pressions ses investigations, jusqu’à provoquer, en moins de trois mois, la chute de Jérôme Cahuzac. Mais c’est pour avoir attendu les conclusions de l’enquête du parquet que Hollande et Ayrault ont fauté.
Les indices, même s’ils ne constituaient pas des preuves absolument irréfutables de l’existence du compte suisse de Cahuzac, imposaient au Président de prendre la décision de se séparer de son ministre. Une décision politique distincte de la décision judiciaire à venir. La présomption d’innocence n’empêche pas de défendre l’intérêt de l’Etat.
Pour avoir calqué l’agenda politique sur l’agenda judiciaire, mêlé deux temporalités, le Président a pris le risque du chaos et des soupçons de complaisance. L’indépendance de la justice ne peut être une entrave à la décision politique.
Publié dans L'EDITO | Lien permanent | Commentaires (0)