21 juillet 2009
Ségolène Royal et la résurrection du PS
La leader socialiste est à ce jour la mieux placée pour gagner la bataille du positionnement, point de passage préalable obligé pour aller vers la résurrection du PS.
La nouvelle génération du PS ne parvient pas à apporter une réponse rapide à une question essentielle : comment représenter la relève conquérante ?
Chaque nouvelle "pousse" ne parvient pas à faire identifier sa valeur ajoutée.
Tous les jeunes quadras semblent se préoccuper de la gestion du passé, de la dénonciation des erreurs. Par ce "lien", ils sont immédiatement contaminés par leurs aînés et ne plus échapper aux réflexes que l'opinion tolère de moins en moins bien.
Par cette identification, ils deviennent vieux avant même d'avoir existé.
Or l'opinion attend du neuf.
Elle attend du "hors norme".
Elle attend du " hors hiérarchie ".
Dès son lancement, cette génération ne respecte pas les attentes de l'opinion.
Elle ne donne pas du "hors norme" puisqu'elle participe aux débats habituels.
Elle ne donne pas du " hors hiérarchie " puisque cette génération contribue directement à la composition ou à la détestation des majorités internes.
Par ces pratiques, cette génération s'écarte des attitudes innovantes attendues et elle donne le sentiment de refuser d'être unique. Elle se fond dans un moule socialiste qu'elle dénonce mais ne casse pas.
Cette nouvelle génération dénonce les faillites assurées d'un système sans prendre des actes concrets pour changer ce déterminisme ; ce qui conduit à une forme de désarroi généralisé devant l'absurde.
Qu'est ce que l'absurde : ce à quoi il ne peut être donné de sens.
C'est être prisonnier de phénomène sans fondement ni finalité.
Cette jeune génération vit des poussées de révolte contre l'absurde avec des tentatives de réaffirmations ponctuelles de certains sujets. Mais dans cette quête du sens, aucun d'entre eux n'offre de solution pratique par l'affirmation d'une réelle liberté, par l'affirmation d'une nouvelle éthique au sein du PS …
S'il y a crise, elle naît dans ce constat de blocage car aucun autre destin ne se dégage.
Le destin est l'accomplissement de l'être personnel comme de l'être social lié aux autres. Personne ne dégage cette transcendance qui conditionne probablement la résurrection du PS actuellement.
La seule personnalité dotée àce jour d'un positionnement moins fragile que les autres en la matière demeure Ségolène Royal.
Ségolène Royal a progressivement construit "son destin", sa valeur ajoutée originale. Elle paraît en situation de reconstruire une transcendance collective.
C'est ce type de positionnement qui est incontournable. Il fut avant-hier le défi de Blair en GB et hier celui de Barack Obama de 2006 à 2008.
Le PS appartiendra-t-il à cette "génération Obama" dans les techniques de communication ?
(exprimeo)
20 juillet 2009
De Berne à Paignton
DENIS BALIBOUSE (REUTERS)
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