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04 octobre 2009

PS: le jour d'après.

La direction du PS est enthousiaste: après un an d'action à sa tête, elle semble s'étonner avec satisfaction de l'envie des militants de participer à l'avenir de leur parti. Ceux-ci, en effet, n’ont qu'un seul souci, il faut rénover le PS. Et la direction du parti l’a bien compris maintenant, c’est sûr. Mais que de temps perdu! Entre temps nous avons perdu les européennes et les Verts ont pris de l'ampleur au point de réclamer la part qui leur est due, empêchant ainsi un rassemblement de la gauche dès le premier tour. Beau bilan!

Mais arrêtons-nous sur le fameux calendrier de la rénovation qui nous est proposée, sur la façon d’agir, en quelque sorte.
Les militants devront attendre juin 2010 pour que les nouvelles règles soient adoptées, à l'occasion d’une convention nationale, avant d’être à nouveau soumises à leur vote pour validation. Avec un peu de chance avant fin 2010 les militants seront certains de vouloir la rénovation!
Sauf qu’ils aimeraient bien avant cela, avoir la réponse à la question (4-2) qui leur a été posée dans la consultation du 1er octobre dernier : « Donnez-vous mandat au Bureau National pour proposer dans la réforme de nos statuts, des règles de démocratie interne permettant d’améliorer l’efficacité de nos Congrès et de choisir nos dirigeants en cohérence avec nos orientations politiques? 

On pourrait penser que cette simple question rend caduque toutes les autres et que ce questionnaire était  …comment dire, une chose pour occuper le temps et les esprits disponibles. Nous n'irons pas jusque là...quoique.

Il est facile d'imaginer qu’après avoir consulté tous les partis de « la gauche » (ajouter 6 mois de plus) le PS finira par organiser ces fameuses primaires. Négociations et débats sans fin... et 6mois auront encore passé. On peut espérer que le candidat de la gauche après avoir travaillé son programme avec tous les partenaires devrait être fin prêt vers la fin...2012!

Entre temps la direction aura emmené le PS dans une alliance forcée avec le NPA dont les militants ne veulent pas. Qui décidera? Ségolène Royal proposait à Reims que les militants soient consultés en temps voulu sur les alliances. Sera-ce le cas?

Faisons un petit retour en arrière: 
16 novembre 2006 (primaires socialistes) : élection de Ségolène Royal par 60% des 176 000 militants. Face à Strauss-Kahn et Fabius, trop conservateurs, Ségolène Royal porte le vent de la rénovation. Le vieux parti voit alors se multiplier le nombre de ses adhérents, dont beaucoup de jeunes qui voient en la candidate S.Royal un peu d’espoir à gauche, une autre politique.

Mais tout cela va trop vite pour certains. Lors de la campagne qui suit, une campagne de dénigrement sournoise est mise en place contre Ségolène Royal par les mauvais perdants toujours présents rue de Solférino. Malgré cela, sans appui véritable, Ségolène Royal montre une capacité à rassembler qui fait trembler Solférino. Plus rien dans le parti ne sera comme avant. Les lignes ont bougé.  

2007 – 2008 : Temps mort au PS. Il faut faire oublier au Français, aux militants, aux sympathisants « l’épisode Royal ».

Novembre 2008 (congrès de Reims) : Les militants accordent leurs voix à la motion E, soutenue par Ségolène Royal. Contrairement à toute attente le vent de la rénovation souffle toujours sur Solferino. L’élection de la première secrétaire, Martine Aubry, face à sa rivale Ségolène Royal qui a toujours l'écoute des militants, a lieu dans des conditions houleuses (douteuses?) avec alliances diverses et variées, bourrage des urnes, quoi d'autre?

Un an plus tard, 1er octobre 2009 c'est la "votation"militante.Et après? 
Les citoyens attendent de la gauche qu'elle soit proche des citoyens, qu'elle incarne une éthique démocratique susceptible de redonner confiance. Le risque est grand si rien n'est fait au sein du PS pour passer des paroles aux actes.

eag64

03 octobre 2009

Crise de la social-démocratie?

La question est de nouveau posée au lendemain des élections allemandes et du recul historique du SPD. À bien y regarder cependant, elle n'est pas récente. Elle est même lancinante depuis la chute du mur. Et le véritable problème, plus que de faire le constat de cette crise, c'est de se demander pourquoi la gauche européenne a été incapable, depuis près de vingt ans, d'y apporter une solution.

La réponse tient en quelques phrases. La social-démocratie a arrêté de se penser comme un projet politique pour se confondre au mieux avec un programme d'action gouvernemental, au pire avec une liste d'ambitions présidentielles. Le paradoxe c'est que les idées sociales-démocrates (État providence, plein emploi, régulation économique, progrès de la démocratie) ont triomphé avant même que les partis qui les incarnaient n'arrivent réellement au pouvoir.

C'est toute l'Europe de l'Après-Guerre, sous toutes les formes politiques imaginables (conservateurs, libéraux, travaillistes brièvement) qui s'y sont identifié. Mais le socialisme ne s'est rallié à son propre projet qu'après coup et dans la douleur : 1959 à Bad Godesberg, pour le SPD; dans les années 80-90 avec le nouveau travaillisme en Grande-Bretagne; jamais véritablement en France...

De telle sorte que ce qui a été une victoire idéologique, s'est rarement concrétisé en succès électoral et jamais en triomphe politique. D'autant que le retournement qui s'est amorcé au début des années soixante en Allemagne et dans les années 80 en France et Grande-Bretagne s'est toujours fait au nom du pragmatisme sans permettre de renouer le fil d'une pensée qui avait mûrit tout au long de l'entre-deux guerres pour finir par théoriser le nécessaire équilibre en l'État, la société et le marché.

C'est ce fil qu'il faut aujourd'hui retrouver. C'est tout le travail accompli par le mouvement socialiste pour parvenir à maturité qu'il faut réactualiser. Mais pour cela, il convient de se replacer dans une même perspective, retrouver une mémoire, réapprendre une histoire, pour se demander ce que la philosophie social-démocrate ou socialiste signifie aujourd'hui. Est-elle encore distincte de celle du libéralisme politique? En est-elle seulement une variante? Ou peut-elle être à la source d'une nouvelle construction intellectuelle? À ne voir ces questions que par le petit bout de la lorgnette électorale, les dirigeants des grands partis socialistes européens (pour la plupart des technocrates) s'empêchent de trouver des réponses à cette fameuse crise qui sans un large débat intellectuel trouvera son achèvement tout simplement dans la disparition d'une idée qui me semble pourtant receler, encore aujourd'hui, de formidables potentialités.

Gaëtan Gorce