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23 juin 2009

La corruption de la République

Comment qualifier le phénomène auquel on assiste depuis des années sinon de « corruption », au sens d’une corrosion lente de notre esprit républicain ? Ce processus, qu’il faut analyser en détail, n’est d’ailleurs pas sans rapport avec le « déshonneur des élites » auquel j’avais fait allusion voici quelque temps. Il en est en réalité une nouvelle manifestation.

Jacques Chirac a incontestablement ouvert la voie. Je ne veux pas ici faire allusion aux innombrables affaires auxquelles l'ancien Président de la République a été mêlé, mais à la manière dont il a exercé sa fonction : la pratique institutionnelle étant devenue alors de pure convenance personnelle. Que l’on se souvienne :

    * Une dissolution décidée en 1997 uniquement pour ne pas avoir à faire appel à la fraction de la majorité qui n’avait pas soutenu sa candidature…

    * Le refus de tirer les conséquences des conditions de sa réélection obtenue pourtant à 80%, en restant concentré sur son camp, j’oserais dire sur son clan…

    *Le maintien contre vents et marées, malgré les déconvenues électorales et au point de faire perdre le référendum sur le Traité constitutionnel, d’un Premier ministre déconsidéré, Jean-Pierre Raffarin, pour ne pas avoir à nommer Nicolas Sarkozy à la tête du Gouvernement…

    * Et pour clore la séquence, l’annonce du maintien de la loi sur le CPE et, dans le même mouvement, celle de sa modification immédiate, cédant, au prix du ridicule, à la pression de son Premier ministre d’alors…

Jamais un chef de l’État n’aura autant donné l’impression de l’avoir été aussi peu.
Le processus amorcé depuis l’élection de Nicolas Sarkozy est de nature différente mais aboutit au même résultat. Son objectif n’est pas, contrairement à l’esprit de la Vème République, de rassembler les Français autour d’un projet, mais au contraire de diviser à l’extrême ses adversaires en jouant de leurs antagonismes, en profitant surtout de leurs faiblesses, au point de les priver de toute crédibilité. Et il y parvient au-delà du raisonnable.

La République est, en effet, en déséquilibre puisque le chef de l’État fait tout pour ne plus avoir en face de lui de véritable opposition, c'est-à-dire, non pas une force capable de le critiquer (elle ne s'en prive pas), mais d’offrir une alternative à sa politique et à son action. La réunion du Congrès en témoigne à l’excès : l’intervention du chef de l’État a suscité immédiatement la dispersion de ses opposants sur des lignes antagonistes. Si bien qu’à la parole présidentielle n'a répondu qu’une cacophonie de grognements et de protestations plutôt qu’un discours articulé. Le ton qu'il a employé a le même objet : après son intervention devant l'OIT, sil s'agit d'occuper un espace idéologique qui va de la droite au centre gauche, mêlant les références à Jaurès et Albert Thomas à l'exigence d'une régulation économique et sociale que les altermondialistes pourraient faire leur.

Ne reste plus, sur son piédestal, que la figure du chef de l’État. Les conséquences de cette situation sont évidemment redoutables : nos citoyens perdent confiance ; les corps intermédiaires de toute sorte sont vidés de leur substance ; le dialogue social instrumentalisé. La « corruption » de la République est bien à son comble : si l’on peut régner sur un champ de ruines, on ne peut gouverner ainsi une République…

Gaëtan Gorce

La cruche et la sorcière

"Elle s'en sort bien, de plus en plus". Qui s'en sort? et se sort de quoi ?
Qui? Ségolène Royal! De quoi? De son image de "cruche". Parfois il se disait qu'on ne pouvait pas lui faire confiance à cause du manque de sérieux de celle-ci à l'international. Les faits récents ont montré que certains vont devoir revoir leur jugement.

En effet tout le monde l'a appris, ou mérite de l'apprendre, Ségolène Royal a donc obtenu deux responsabilités: La vice-présidence de l'internationale socialiste, et une mission liée aux nations-unies.
En effet S.Royal "a été sollicitée en tant que présidente d'une région ayant été citée comme exemplaire dans la coopération menée avec une région du Sénégal dans le domaine de l'énergie solaire et du micro-crédit". Elle sera chargée "d'œuvrer à la reconnaissance de l'action des régions, aux côtés des Etats centraux, comme élément clef dans la lutte contre les changements climatiques" et sera présente à la conférence sur le réchauffement climatique de Copenhague en décembre 2009.

Tout cela va être important en terme d'image et d'apport programmatique dans le projet de celle qui sera sans aucun doute candidate à la primaire socialiste. Un autre candidat est supposé se présenter, avec quelques conditions : que ces primaires n'aient pas lieu! C'est DSK. Mais il a quelques problèmes d'images, qui risquent de lui revenir dans la figure comme un boomerang. Le FMI est lié à la crise qui va s'accentuer, n'en déplaise à l'INSEE et à l'UMP. DSK Ne peut revenir dans le jeu qu'en démissionnant de son poste. Ce qui d'un point de vue image, est assez négatif. Sans compter les multiples rumeurs annonçant son arrivée comme premier ministre de Sarkozy, et les débats du genre "il ne va pas abandonner 500 K€ annuels". Quand à Bayrou a part bloguer sur des commentaires de ruptures et comportement de petit chef au Modem, il risque de dépareiller un peu. Au final en 2012 quelle sera l'image internationale du petit chef du MoDEM ? Conseiller municipal de Pau ça limite forcement les choses, et que dire des attaques prémiditées qui lui rebondissent en pleine face?

Alors que S. Royal va être associée à l'ONU et à la lutte contre le réchauffement climatique. Elle va donc parler de planification écologique.  Quand à la Vice présidence de l'Internationale Socialiste, elle va impliquer des rencontres avec d'autres responsables de gauche au niveau international.

Ce qui lui permettra de tisser des liens, d'établir un réseau international de décideurs. Par exemple au niveau européen, ce qui sera utile pour sortir de la crise, ou vers d'autres zones comme l'Afrique , l'Amérique Latine, l'Asie. Et donc réfléchir à un nouveau modèle de développement, en mettant par exemple son réseau d'économistes, chercheurs en contact avec ces structures.

Cela lui permettra aussi de valider son action en région au plan international. C'est quand même plus efficace que le pôle écolo du PS ou les tribunes dans la presse qui tâchent les mains et l'esprit!

On peut ainsi constater qu'une partie de la gauche s'active sur les sujets écologiques dans l'action politique sans s'y limiter, la politique par la preuve ! Que cette partie de la gauche s'empare de sujets qui portent sur les 10 , 20 ou 30 prochaines années. On assistera à un envoi d'un message simple aux électeurs : Nous devons penser aux générations qui viennent. Et donc fixer un cap pour 2012 qui est double : agir pour les années immédiates, et penser aux décennies suivantes: nouvelles énergies, fin du pétrole, fonctionnement de la société (la changer donc ?). C'est ce qu'attendent les citoyens qui se posent des questions sur l'avenir de leurs enfants dans un monde en mouvement avec des contraintes écologiques de plus en plus forte.

En même temps, des débats ont lieu au sein de DA et EAG. Donc du local ouvert à toutes les sensibilités de gauche et à la société civile. Loin du regard des médias réducteurs habituées à commenter des postures et à ignorer expertises et débats de fond ou même techniques.

Ne restera plus qu'à faire connaître tout cela aux citoyens, donc passer le filtre des médias, utiliser internet, le fonctionnement en réseau social.  Tout cela commence à fonctionner.

Pour conclure S. Royal est comme un diesel qui a besoin de chauffer sur la durée pour atteindre son régime optimal et le tenir sur la durée. Tout le contraire du bougisme de berluzkozy à injection directe qui vous envoie dans les platanes ou dans le fossé trop facilement.

La "sorcière" n'est donc pas une cruche, et c'est tant mieux!

eag64 avec RVA (intox2007.info)