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06 mai 2009

Ségolène voit clair et loin

Jean-Pierre Mignard avocat, président de Désirs d’avenir.

Ainsi donc ce serait la dernière mode. Pour conjurer l’idée même d’une candidature de Ségolène Royal à la présidentielle de 2012, et pire, d’une victoire, on décrète, expressis verbis, qu’elle est «folle». Eh oui pas moins. Ce propos, que dis-je ce diagnostic, est dû à François Bayrou dans les colonnes de l’Express le 15 avril, lui qui nous avait pourtant habitués à des considérations plus élevées. Passe encore pour ce monsieur Lefebvre, porte-parole de l’UMP, qui s’est fait une spécialité de s’inspirer des méthodes de psychiatrisation des opposants dans les manuels de la police politique de l’ex-URSS, mais Bayrou quand même ! Le procédé n’est pas admissible qui contrarie le refus de la brutalité que pourtant le chef du Modem professe. Il constitue surtout une pirouette pour éviter de répondre à la question, angoissante j’en conviens, du bien-fondé de son refus de se désister pour Royal entre les deux tours de la présidentielle. Il s’en est fallu d’un million de voix.

J’ose prétendre que l’on ne dirait pas d’un homme, en démocratie, et fut-il son pire adversaire, qu’il est fou. Mais les hommes d’Etat ne sont jamais insensés, car ils sont d’Etat et surtout ils sont des hommes. Ils peuvent se laisser aller à encourager la construction d’improbables avions renifleurs de pétrole, à songer d’envoyer la marine de guerre française forcer un état de siège décrété en Pologne ou à évoquer encore un bombardement atomique de Téhéran. Mais tout passe et à leur égard on ne s’autorise rien. Nul aujourd’hui ne se hasarderait à douter de la santé mentale de messieurs Giscard d’Estaing, Rocard et Chirac. Mais Royal, avec elle, on peut tout se permettre. Et surtout l’amnésie politique. Le président du Modem rappelle sans cesse que le régime de Nicolas Sarkozy est celui du clan de l’argent. La candidate de toute la gauche en 2007 disait-elle autre chose ? Il affirme vouloir réunir les électeurs du centre et de toute la gauche, sans quoi aucune perspective de victoire n’est même concevable. Mais Royal ne lui proposait-elle pas la même arithmétique ? Doutait-il alors de la nature du futur régime, ou vient-il seulement de la découvrir ? Non, il a d’ailleurs mené une roborative campagne pour nous en prévenir des dangers, la République même était en jeu. Rien de plus, rien de moins que Royal, qui, bonne camarade, lui offrait un débat télévisé de second tour quand toutes les chaînes sauf une, le lui refusaient. Il acceptait. Des socialistes découvrent aujourd’hui que l’alliance serait possible avec Bayrou quand ils la dénonçaient hier. François Bayrou ne rechigne plus. Qu’est-ce qui a changé ? Eux ou Royal ? Il est bien tard pour se livrer à un procès en versatilité. Mais elle n’en serait assurément pas la perdante. L’ultime bénéficiaire de cette conjuration de la pusillanimité et des immobilismes on le connaît. Beau résultat pour l’édition assurément.

Allons, je vais vous faire plaisir. Elle va vite, sans doute trop vite. Mais elle se relève et elle voit clair et loin. Elle avait cinq ans d’avance sur Bayrou en 2007. Il aurait accepté alors son offre il ne signerait pas aujourd’hui un pamphlet contre le régime. La gauche et lui gouverneraient. Le pays s’en porterait mieux. Ah ces dirigeants «raisonnables»… Vous avez dit «folle» ? Vous vouliez dire lucide.

05 mai 2009

L'avenir des gauches en Europe

La conférence d’Athènes sur "L’avenir des gauches en Europe", à laquelle participera Ségolène Royal, est le fruit d’un travail commencé en 2008 avec Christos Lambrakis, Président du groupe de presse de centre gauche Lambrakis, et Georges Papandréou, Président du PASOK et de l’Internationale socialiste.

Le 2 octobre 2008, Ségolène Royal, qui vient de publier avec Alain Touraine l’ouvrage Si la gauche veut des idées, est invitée par Christos Lambrakis à s’exprimer sur La gauche dans la mondialisation.
Le discours, prononcé deux semaines après l’effondrement de la Banque Lehman Brother, décrypte la crise financière, anticipe ses conséquences et propose, six mois avant le Sommet du G20 de Londres, des pistes audacieuses de réforme du capitalisme financier.

Devant le succès de la conférence, le groupe Lambrakis propose à Ségolène Royal de contribuer, aux côtés des quotidiens To Vima (Grèce) et El Païs (Espagne) à l’organisation d’un grand
colloque sur l’avenir des gauches en Europe, quelques semaines avant les élections européennes. Associant témoignages d’experts et intervention de grandes personnalités politiques européennes, la conférence examinera les défis auxquels l’Europe et les gauches européennes doivent faire face.

Alors que les idées de gauche n’ont jamais été autant d’actualité, les progressistes européens ne sont au pouvoir que dans deux pays de l’Union.

Au-delà des spécificités nationales, comment expliquer cette situation ? La gauche européenne doit-elle inventer une nouvelle forme de radicalité ? Quelle offre politique doit-elle faire pour convaincre à nouveau le plus grand nombre ? Quelle vision de l’Europe les gauches doivent-elles proposer ? Autant de questions auxquelles la conférence, introduite par  Georges Papandreou et Ségolène Royal, tâchera de
répondre.

Retrouvez
le dossier spécial sur la conférence "L'avenir des gauches en Europe" sur le site de Désirs d'avenir.