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09 juillet 2009

Ségolène Royal est la clé de la rénovation socialiste

La situation au PS est tellement floue que personne ne peut dire quelle direction va prendre le PS dans les mois, les années à venir. La multiplication des think tanks montre que chaque courant, chaque leader cherche à promouvoir ses idées et sa vision d'avenir. Il n'y a pas de travail en collectif mais une multiplicité d'actions individuelles. Manuel Valls en est le dernier avatar mais on peut considérer que les Hollande, Peillon, Fabius, Moscovici,DSK participent de près ou de loin à la division du parti. Martine Aubry de son côté tente de rassembler mais son leadership s'est réduit à néant avrec les européennes et son manque de fermeté à trancher une ligne politique, une méthode pour l'avenir n'engage pas à lui faire confiance. Elle est soutenue à bout de bras par tout le monde mais pour quoi faire? La rénovation? Quelle rénovation?

La rénovation des idées socialistes.

Si c'est sur les idées alors c'est déjà dépassé. Le projet d'avenir socialiste est déjà bien avancé depuis la présidentielle 2007. Le pacte présidentiel a bien montré qu'il fallait promouvoir le dynamisme économique, le progrès social et l'excellence environnementale pour favoriser le progrès humain. Que cela n'était possible qu'avec des règles justes applicables à tous et que pour la faire émerger il fallait se baser sur le donnant-donnant plutôt que sur les taxes ou impôts en tout genre. En échange d'une aide de la collectivité on demande le respect d'une charte et on s'engage.
Quelqu'un peut proposer autre chose pour le parti socialiste? Quelque chose de différent? Vraiment?

La rénovation de la méthode.

On nous dit qu'il faut à tout prix faire participer plus les militants socialistes aux discussions d'orientation. Certes oui. mais pourquoi alors avoir mis à la tête du PS une personnalité qui s'est gaussée pendant toute la primaire de la démocratie participative? Comment dire que nous allons faire la rénovation de la méthode si on écarte le seul projet démocratique que portait la motion E à l'époque et dont le leadership de Ségolène Royal est incontestable sur le sujet?

La rénovation des alliances.

L'élection d'Hénin-Beaumont a montré qu'il fallait une large alliance pour faire barrage à la droite populiste extrême. Cela sera encore plus le cas lorsqu'en 2012 l'UMP sera dans le camp de cette droite populiste avec le FN malgré leurs divergences de vue. Ces droites sauront se rassembler sur des valeurs communes contre les immigrés, pour la sécurité et contre les gauchistes.
Face à cette droite sarkozyste il faudra une large coalition progressiste. Et cette coalition il ne faudra pas lui donner une limite autre que celle d'un rassemblement sur des valeurs humanistes progressistes. En d'autre terme nous devons former un pacte républicain avec toutes celles et tous ceux qui veulent mettre les valeurs humaines avant les valeurs financières. Ces valeurs transcendent la gauche et sont partagées jusqu'au centre au moins. Il ne s'agit pas d'exclure mais de rassembler autour d'un pôle compréhensible de valeurs.
C'est ce que proposait clairement Ségolène Royal dans son discours du congrès. Et c'est ce que finit par admettre Aubry et compagnie. Pourquoi alors ne pas l'avoir reconnu avant?

La rénovation sur la primaire.

Dès l'été 2007 Ségolène Royal pensait qu'il fallait ouvrir la désignation socialiste aux sympathisants. Comme en Italie. cette proposition a été enterrée parce qu'elle faisait peur aux leaders non-populaires comme Fabius, Emmanuelli et d'autres. Mais finalement ces primaires ont trouvé un écho plus favorable dans l'opinion. A tel point qu'elles figuraient dans la motion D comme la motion E. Or depuis Martine Aubry, motion D, semble freiner des quatre fers sur cette modernisation des pratiques de désignation.
Pourquoi alors ne pas avoir mis à la tête du PS la personnalité dont on pouvait être sur qu'elle mettrait en place des primaires ouvertes au plus grand nombre?

Comme on le voit finalement, le problème du PS ce n'est pas tant sa rénovation que d'accepter le leadership en phase avec elle. Ségolène Royal détenait dès le congrès de Reims toutes les clés de la rénovation et elle les aurait mises en place tout de suite. Ainsi on ne parlerait plus de rénovation mais d'organisation. Le PS serait en ordre de bataille pour se dépasser et s'ouvrir aux autres formations progressistes ce qui devrait être notre principal objectif des deux années qui viennent.
En attendant on ne parle que de primaires au PS. Les primaires qui n'auront qu'un seul but: désigner un leader. La boucle est bouclée bien tardivement...

(Royalais)

06 juillet 2009

Le PS voudrait bien mais il ne peut point…

Les élections régionales arrivent au grand galop...et le PS cherche sa tête, cherche ses pieds, cherche ses mains. Pas l'ombre d'un projet commun mais des pelletées de slogans malheureux qui échouent à parler la même langue que les électeurs.
Que reste-t-il de l’autorité de la Première secrétaire du PS ? Martine Aubry sera en première ligne au soir des élections régionales de mars prochain, d’autant plus, et c'est vraisemblable, si la performance de 2004 n’est pas rééditée. Le parti et sa Première secrétaire
 ne sont pas parvenues à fixer un cadre national à ces élections si importantes dans la perspective de 2012. Le parti voudrait ben mais il n'peut point…

M. Aubry a-t-elle seulement essayé en rencontrant il y a peu les vingt présidents socialistes de conseils régionaux? Elle voulait un « projet commun », on se limitera à un « programme de 4 à 8 propositions ». Elle souhaitait « définir nos alliances électorales », elle concède des alliances à la carte, ouvertes ici et là au Modem dès le premier tour. Bref, les barons régionaux du parti ont obtenu la très large autonomie qu’ils exigeaient.
Cela n’a rien d’étonnant quand on sait l’emprise croissante et destructrice des féodalités d’élus au sein du PS. Bien plus encore, et ce fait est peu ou pas commenté, elle a renoncé à ce qui fait office d’armistice permanent : l’équilibre des courants dans l’élaboration des listes, au risque de plonger encore un peu plus le PS dans une logique de guerre civile interne où tous seraient toujours candidats à tout et contre tous.

Quant à un projet mobilisateur, elle n’en a finalement que bien peu à proposer. Il suffit de prendre l’exemple de la formation professionnelle, compétence éminente des conseils régionaux, pour mesurer l’étendue des incompréhensions entre le PS et le peuple. La direction socialiste n’imagine pas les effets ravageurs dans les couches populaires du slogan « la formation tout au long de la vie », qui se traduit bien vite par un « vous êtes et vous serez toujours des nuls ». Difficile de séduire l’électeur avec cela! 

De stratégie le PS n’en a en fait qu’une seule : oser y aller seul. L’alliance à la carte au premier tour, différente donc selon les régions, rend la situation politique illisible. Le PS donne ainsi l’impression de se cacher derrière d’introuvables alliés (les Verts iraient bien seuls, le PCF semble pencher pour des listes « gauche de la gauche » avec le NPA et le PG) comme pour camoufler son déclin électoral. Seul au premier tour, il préparerait cependant les conditions d’un grand accord exceptionnel pour le second tour afin de créer une dynamique de rassemblement.
Plus fondamentalement, s’il veut survivre, le parti de Jaurès devra renouer avec les couches populaires, changer radicalement de positionnement et de discours, faire émerger un réel renouvellement des cadres et enfin inscrire ces élections régionales dans un programme politique de reprise du pouvoir d’Etat. Mais M. Aubry et sa direction hétéroclite en sont-ils capables?

eag64 & J-P. Huelin