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04 juillet 2009

Féodalité du PS

Au-delà de l'élection municipale partielle d'Hénin-Beaumont, la question des responsabilités du PS tant au niveau local, fédéral et national depuis plus de 10 ans se pose : Martine Aubry est-elle en mesure de changer radicalement cette déliquescence avérée du Parti Socialiste ?

 

Tout d’abord ce n'est plus un secret pour personne de dire que Martine Aubry traîne les pieds pour se rendre deux jours par semaine à Solférino et probablement davantage encore après le résultat désastreux des européennes. Au regard de l’état dans lequel se trouve le parti après celles-ci, sa remise en route pour être probante imposait un peu plus qu’un quart temps. C’était déjà vrai en décembre, ça l’est encore plus aujourd’hui.

 

L'autre problème réside dans la personnalité et le management de la Première Secrétaire : ce n’est pas un secret, Martine Aubry veut tout contrôler. Or la gestion d’un parti n’est pas celle d’une collectivité ou d’un ministère. S'il y a bien des objectifs opérationnels (les élections), un parti est aussi et pour l'essentiel un producteur d’idées avec comme corollaire  l’animation du débat avec les experts mais aussi les militants… encore faut-il faire confiance à ces derniers et peut-être aussi accepter qu’ils peuvent apporter autre chose que leur seule force de collage.

 

 

Outre l’aspect « psychologique », il y a bien évidemment des raisons de fond à son incapacité à refonder le Parti Socialiste.

 

Question: M. Aubry est-elle une Première Secrétaire, contrainte et forcée? Quand Martine Aubry a déposé sa contribution pour le Congrès en juin 2008, cette dernière s’est appuyée d’emblée sur les hommes forts des fédérations du Nord et du Pas de Calais. Ce qui pour une simple contribution apparaît déjà comme une stratégie plus qu’affirmée de peser fortement et durablement sur le parti et donc de viser autre chose que le simple fait d’exister par les seules idées.

 
Cette réalité n’est d’ailleurs pas sans conséquence sur l’immobilisme voire le repli sur soi que nous connaissons depuis novembre. En effet comment sortir du conservatisme, de ce socialisme féodal en s’appuyant sur deux des fédérations les plus emblématiques de ses pratiques d’un autre âge. Les pesanteurs d’un appareil sont suffisamment lourdes pour qu’on n’en rajoute pas dès le départ.

 

D’autre part, interrogeons-nous sur la volonté de Martine Aubry concernant quelques points importants quand on veut "refonder" : cumul et limite dans le temps, des mandats, prise en compte des militants. Ce n'est pas un procès d’intention juste une interrogation légitime. N'oublions pas  que M. Aubry n’était pas particulièrement convaincu par la réduction du temps de travail (l'idée au départ est venue de DSK) même si elle a fait les 35h. 

 

eag64 & MV

10 juin 2009

Gagner un peu de temps...encore

Trois jours après les européennes on a l'impression qu'il ny a pas eu de défaite socialiste ce 7 juin. Pourtant avant le conseil national de ce mardi l'ambiance semblait être au règlement de comptes, des jeunes cadres prêts à en découdre, M.Aubry plus que jamais sous pression et qui promettait de "refonder" le PS mais au final...rien de concret.

Tout ça pour ça: cinq heures entre flagellation et explication de texte pour un parti secoué et une M. Aubry qui a déroulé sa feuille de route sans entrer dans les détails: "refondation" des idées, de la gouvernance et des comportements.

Autre sujet, les primaires ouvertes pour désigner le candidat. Pour le moment l'appareil ne délivre aucun détail sur celles-ci.Tout cela est renvoyé au 7 juillet avec un "séminaire" qui lancera le projet puis à l'automne un tour de France pour l'élaborer avec la société civile.

Quoi d'autre? Ah oui, un "conseil des sages" (cimetière des éléphants?) regroupant les "ténors" du parti et puis...ah oui bien sûr, B.Hamon reste finalement porte-parole.

Cinq heures pour gagner un peu de temps...mais qui donne surtout le sentiment d'en avoir beaucoup perdu.