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06 juillet 2009

Grand corps malade

Comme tout républicain, on ne peut que se féliciter du petit sursaut démocratique qui a eu lieu lors du deuxième tour des muncipales d'Hénin-Beaumont. Mais celui-ci n'a pas éradiqué le désarroi citoyen d’une ville sinistrée pour cause de faillite morale de ses édiles.

 

Quel enseignement tirer de ce résultat et de la présence surmédiatisée de Marine Le Pen? Outre une implantation locale forte et réelle de sa tête de liste officielle, la dynamique du FN  lors de cette élection semble démontrer que celui-ci va au au-delà sa seule et historique influence néfaste sur un scrutin.

 

Henin-Beaumont est une ville populaire où la misère sociale a fait son lit sur une crise économique qui ne date pas de l’été 2007 mais de la fin des années 70. Le Parti Socialiste qui gère sans discontinuité ce territoire n’a jamais été en mesure d’apporter d’autre horizon que ses édiles costumés… les mêmes ou presque depuis près de 30 ans.

 

Le vote FN, le vote PS sont dramatiquement parallèles : des salariés déclassés, cassés ou pour ceux encore en activité, vivre avec l’inquiétude permanente pour les leurs.

 

Le Parti Socialiste ne peut s'approprier la victoire de ce dimanche, encore moins demain.

 

A la lecture du résultat final, la stratégie du front républicain montre ses limites : il apparaît clairement qu'il n’est pas parvenu à faire le plein des reports et que le Front National gagne des électeurs. La hausse modeste de la participation montre que ce dernier est désormais capable de mobiliser une partie de l’électorat abstentionniste.

 

Ce signe a été entendu par Marine Le Pen : elle revendique la captation d’une partie non négligeable de l’électorat traditionnellement de gauche sur font de crise sociale. A aucun moment, elle n’a parlé de l’immigration. Enfin, elle veut faire sienne la nécessaire remise en cause des pratiques politiques au-delà, du seul « tous pourris ».

 

La lente déliquescence du PS peut favoriser un nouveau FN à travers un discours tourné davantage vers l’électorat populaire. Celui-là même qui après avoir transité un temps vers Nicolas Sarkozy, peut demain se tourner, plus durablement et à nouveau vers le FN. En somme transformer le vote protestataire des années 90 en vote d’adhésion.

 

Et le Parti Socialiste ?… on le ménage comme on ménage les grands malades. 

 

eag64 & MV

05 juillet 2009

Dépasser le collectif

Collectif! Collectif! Le PS n'a que ce mot à la bouche en temps de grande crise. Son obsession est surtout d'empêcher une individualité d'émerger du maelström socialiste. Dans une république présidentielle c'est un suicide...collectif...pour le coup!
Parce qu'il est indispensable d'avoir un leader pour tirer le mouvement politique socialiste en avant. Or le fait de vouloir niveler les individus, empêche la force de la différence de chacun de s'exprimer. La logique de Solferino est de noyer les individus dans la masse pour permettre à tout le monde d'être candidat à la présidentielle. C'est une faute grave qui contribue à notre inaudibilité dans l'opinion.
Le PS coule depuis 2002 car il n'a pas de leader. Pas parce qu'il n'a pas de projet ou d'idées. Le PS s'efface parce qu'il n'est pas identifié à un grand leader. Pourtant les exemples pullulent pour montrer que c'est un leader qui devient président et pas un parti. Mitterrand, Chirac ou Sarkozy se sont imposés en tant qu'individualité. Ils ont pris la tête du parti deux ans avant pour l'organiser à leur façon et en faire une machine de guerre pour gagner.  C'est comme cela que ça marche et pas autrement.

Le problème du PS c'est qu'il empêche des leaders d'émerger. Solferino ettouffe les individus et s'expose à des débordements lorsque son autorité est remise en cause comme c'est le cas actuellement et depuis 2002. Comme personne ne s'impose, tout le monde souhaite que personne ne bouge alors que l'on sait très bien que c'est dans le mouvement d'opinion, d'idées, que la pensée politique s'enrichit.
Cela a aussi pour conséquence de donner des idées à des leaders de second plan qui s'exposent médiatiquement et ainsi tenter leur chance individuellement. En ce sens Valls a au moins le courage de secouer le cocotier socialiste et d'impulser un mouvement, une direction.
En attendant ce "collectif " fait du surplace et ne permet pas au PS de se rénover puisque les impulsions données par la première secrétaire ne sont pas actées du sceau de la légitimité du leadership. Chacun fait ce qu'il veut dans son coin car personne ne veut se faire enfermer dans un collectif mortifère et pense qu'il peut jouer un rôle national.

Ségolène Royal a conquis sa stature de grand leader car elle a su aller contre le collectif, ou du moins se construire individuellement, s'affirmer, malgré le collectif. Quoi qu'on en pense c'est salutaire et c'est comme cela que les grandes figures politiques émergent. En 2007, n'ayant pas pris la tête du parti socialiste elle a du faire une campagne avec un parti qui ne la soutenait pas, qui ne la comprenait pas. Et le résultat a été rédhibitoire.

Le congrès de Reims aurait du permettre à Ségolène Royal de prendre la tête du parti et de mettre ainsi le PS en phase avec sa rénovation. Le collectif aurait fini par suivre car la légitimité allait dans son sens. Mais en la niant le PS s'est tiré une balle dans le pied et a perdu encore deux ans (au moins!) pendant lesquels l'opinion publique ne saura toujours pas quel socialisme émergera du magma. Ce qui contribuera à son inaudibilité et accentuera la confusion dans les esprits.

eag64 & FA