Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12 juin 2009

Juste équilibre

Le Parti Socialiste ne s’est jamais réellement remis d’un congrès de Reims qui s’est fait dans la douleur et dans l’humiliation. Aurélie Filippetti a raison, on ne bâtit pas un programme autour du « tout sauf Ségolène ». Martine Aubry, candidate de dernière minute, a su contrer le phénomène Royal mais n’a pas su proposer de projet et d’alternatives fédératrices. Les alliances de motions et de circonstances n’ont pas tenu, laissant d’amères désillusions. La nomination de Martin Aubry s’est réalisée  sous le sceau de l’ambigüité et de la suspicion.

A partir de ce constat, il aurait fallu gérer le PS sur la base d’un large consensus. Au lieu de cela, l’ancienne ministre de L.Jospin a accaparé le pouvoir et a choisi de diriger le parti de manière clanique. Cet autoritarisme a engendré bon nombre de remous en interne. Les « petites phrases»  assassines se sont multipliées fragilisant un peu plus la nouvelle direction. B.Hamon affirmait il y a peu, qu’il n’avait jamais autant vu de « socialistes tirer contre leur camp pendant une campagne ». Et François Rebsamen de rétorquer que tant que l’on ne « permettra pas de débattre à l’intérieur du parti, nous parlerons à l’extérieur ». M.Boutih quant à lui dénonçait une « logique de bunkerisation » et de repli sur soi…

S’appuyant sur le triumvirat composé de C.Bartolone, de J-F. Cambadélis et de F.Lamy, Martine Aubry a imposé sa méthode et son autorité. Mais malgré cela, elle n’a jamais pu obtenir une véritable reconnaissance vis à vis des militants et des grands barons du mouvement. Ce manque de légitimé lui a sans doute manqué pour pouvoir réformer en profondeur le parti, qu’elle jugeait encore dimanche soir « trop recroquevillé sur lui-même ».

Au Parti Socialiste chaque défaite devient une occasion de phosphorer autour de vastes concepts de « rénovation » ou bien encore de « refondation ». Mais depuis le 21 avril 2002, rien n’a changé ou presque. Cet énième revers est pourtant révélateur d’une crise profonde qui ne se dissipera pas en une seule séance de thérapie de groupe.

La déclaration de Martine Aubry qui a suivi le conseil national a logiquement déçu. Il n’y aura pas de grands bouleversements, du moins pour l’instant. L’actuelle première secrétaire a surtout évoqué des mesures d’organisation interne. En pleine crise du capitalisme et de l’ultralibéralisme, le PS reste atone.

Le Parti Socialiste doit se réformer rapidement tant les futures échéances électorales (régionales puis cantonales) sont cruciales. Le PS  est dans une stratégie de survie et se doit de radicalement changer ses pratiques et son mode de fonctionnement. Il y a trop longtemps déjà que les socialistes  ne proposent plus d’alternatives. L’heure ne doit plus être à l’autisme et au repli sur soi mais au lancement d’une force plurielle. Face à une crise européenne de la social-démocratie, le PS doit acquérir une idéologie cohérente qui soit à la fois moderne mais également en harmonie avec ses racines sociales et historiques.

L’équilibre paraît difficile à trouver mais le succès ne se fera qu’à ce seul prix.

(reversus)

11 juin 2009

Ségolène Royal, la dernière opposante à Sarkozy.

Finalement lorsqu'on observe la situation politique on se rend compte que le seul leader encore en situation pour battre Sarkozy en 2012 c'est Ségolène Royal. Cette élection européenne vient  écorner très sensiblement la crédibilité de plusieurs leaders qu'on nous présentait comme potentiels présidentiables.
Un petit tour du microcosme politique PS pour tenter de déceler quels sont les leaders encore en piste:

Martine Aubry s'est grillée lors de cette élection et elle a pu constater que depuis son intronisation comme première secrétaire du PS qu'elle essuie échec sur échec malgré une haute permanence dans les sondages.

Bertrand Delanoë ne se remettra pas de Reims où il est apparu faible stratégiquement et manquant de détermination.

Laurent Fabius ne sera jamais président. Qu'il se le dise ou qu'on lui dise et qu'on en finisse une bonne fois pour toutes.

Dominique Strauss-Kahn reste le chouchou des médias et garde une bonne côte de popularité mais on constate que cela ne veut rien dire et ne se traduit pas automatiquement en bulletins de vote. DSK est le patron du FMI et représente l'idée social-démocrate atlantiste qui s'est écroulée le 7 Juin.

Benoît Hamon
s'est discrédité lui aussi sur l'Europe. Après avoir été un chantre du NON il a fait campagne pour le Manifesto des sociaux-démocrates reniant ainsi son engagement du congrès. Il devait démissionner puis reste finalement porte-parole du parti tout en tentant d'exercer un chantage, ou une forte pression, sur Martine Aubry concernant le soutien de sa ligne politique.

Pierre Moscovici est un bon second couteau du parti socialiste. Que dire de plus? A Reims il nous a montré qu'il pouvait faire campagne sur des convictions et rejoindre en dernier ressort une motion qui reniait tous ses engagements de campagne! De plus paraît pusillanime dans l'adversité.

Arnaud Montebourg a pour lui l'éloquence du jeune lion mais son arrogance naturelle joue en sa défaveur.

Vincent Peillon
est un leader intellectuel et de convictions mais n'a pas les qualités requises pour motiver un pays par sa seule personnalité.

Voilà pour le tour des leaders et pardon à ceux qui ont été oubliés!
Finalement il ne reste donc que Ségolène Royal. Elle n'a pas été utilisée pendant cette campagne européenne et ne s'est donc pas abîmée dans le combat perdu d'avance contre le sarkozy- président de l'Europe que les médias nous ont vendu avec force convictions. Elle n'est apparue médiatiquement qu'une fois et elle est à l'origine du seul sursaut du parti socialiste dans cette campagne. Ce qui montre encore toute son attractivité. Que ce soit médiatique: où elle vient encore d'être classée meilleure communicante, populaire: puisque Rezé fut une réussite populaire en étant le meeting de campagne le plus fréquenté du PS, politique: puisque les orientations futures qui se dessinent du PS se feront sur ce qu'elle préconise depuis 2006, stratégique: puisque son positionnement futur à la tête de l'IS montrera sa capacité à incarner le renouveau socialiste dans le monde.

Prochain rendez-vous, les régionales dont elle sera sans nul doute la tête d'affiche et dont elle possède tous les atouts pour être définitivement incontournable.

eag64/FA