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09 juin 2009

La gagnante du 7 juin

La défaite  du PS aux européennes est sans doute la sanction méritée de ses divisions, de son absence dramatique d’idées et de la grisaille technocratique qu’incarne si bien Martine Aubry.

Pourtant ces résultats ne préjugent  en rien de la suite : il est à ce  scrutin une gagnante qu’on ne saurait négliger : Ségolène Royal qui voit Martine Aubry affaiblie en interne et François Bayrou en externe. Or on ne voit pas comment le président  Sarkozy, la crise et l’usure du pouvoir aidant,  pourrait reconquérir les 88,5 % d’électeurs qui n’ont pas daigné voter pour les listes UMP aux européennes.  

La présidente de Poitou-Charentes  risque ainsi d’apparaitre, le moment venu, non seulement comme  la candidate naturelle du PS , mais aussi, sauf fait nouveau à ce jour imprévisible,comme l’unique moyen pour les Français de sanctionner le président sortant, sachant qu’en démocratie -ce scrutin vient de le confirmer par le truchement des abstentions - on vote - plus souvent contre que pour. 

AL & M

Un Conseil National...pour rien

Une réunion pour rien? Le Conseil national du Parti socialiste, censé tirer les enseignements de la défaite aux européennes n'a débouché mardi soir sur aucune décision concrète, malgré la pression s'accumulant sur Martine Aubry.

Comme un remake du congrès de Reims, en novembre, les courants se sont consultés tout l'après-midi, se fixant les mêmes priorités qu'il y a six mois: alliances, primaires présidentielles et dialogue renoué avec les classes populaires.

Ensuite, quatre heures de Conseil national dans un grand hôtel parisien n'ont pas permis de solder les comptes après le plus mauvais score européen depuis 1994, premier échec du PS à une élection intermédiaire depuis 2002. La réunion s'est ouverte dans "une ambiance lourde" et Jean-Christophe Cambadélis, directeur de campagne, a essuyé quelque sifflets.
Si les socialistes ne demandent pas la tête de la première secrétaire du Parti, Martine Aubry, ils réclament toutefois un changement radical d'orientation politique et de méthode.

"On les a tous mis dans une salle et ça n'a pas explosé", commente, désabusée, une cadre du parti pour qui la réunion était peut-être "un conseil pour rien".

Après avoir laissé entendre qu'il démissionnerait en cas d'échec, Benoît Hamon, porte-parole privé de son unique mandat électif, a fait savoir qu'il restait à la direction pour travailler au "rassemblement de la gauche" en vue de la présidentielle de 2012.

Un peu hâtivement annoncées, les modifications au sein de la direction Aubry attendront. Vincent Peillon, Pierre Moscovici ou Manuel Valls, dont la nomination était annoncée comme autant de gages de rassemblement, ont annoncé qu'ils déclinaient pour l'instant dans l'attente d'inflexions plus substantielles.

Dans un discours mollement applaudi prononcé devant les 300 membres du CN, Martine Aubry a fait quelques propositions sans annoncer de changement de cap majeur.

Après la réunion d'un séminaire de la direction le 7 juillet et l'université d'été en août à La Rochelle, le PS lancera à la rentrée un "tour de France" pour préparer son programme présidentiel pour 2012.

Une réflexion décentralisée, avec les Français comme "ambassadeurs du projet", s'est félicitée Martine Aubry. Une méthode qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la "démocratie participative" de Ségolène Royal.

eag64/LP