31 mars 2014
Je suis
Je suis ceux qu'on ne voit pas,
je suis une grande fille, je sais ce que je fais,
j'étais au parc parce que ce n'est pas toujours dimanche,
je suis un garçon, j'ai dix huit ans, j'habite dans une banlieue qui s'effritte, je ne crois en rien,
je suis une dame au yeux usés,
je travaillais dans une usine avant qu'elle ne meure avant moi,
je suis un homme qui approche de la dernière lumière,
j'ai toujours voté pour l'utopie mais il n'y en a plus,
je suis français, j'attendais d'aller voter aux élections locales avec ma mère d'origine étrangère c'était une promesse d'un président menteur,
je suis un père, j'ai la conviction qu'il sont tous les mêmes,
je suis un homme qui ne s'entend pas dans les médias,
je suis amnésique j'ai oublié que c'était un jour particulier,
je suis une gamine aux bagues aux dents, je vote Rihanna parce qu'elle me promet rien,
je suis un agriculteur célibataire, je vis tout seul je vais pas me plaindre,
je suis une femme qui lit Amanda Sthers,
je suis un homme qui ne sait pas à quel age il ira à la retraite,
je suis un trentenaire qui ne se reconnaît nulle part,
je suis un nouveau français qui travaille chaque jour à trouver du travail,
je suis un retraité, j'habite dans un village, c'est comme s'ils ne savaient pas que j'existais,
je suis une femme de gauche, j'ai voté François Hollande, je suis conne,
je suis une ouvrière, est-ce que vous savez qui je suis?,
je suis un clochard à qui on a toujours promis une vie,
je gagne 499 euros par mois,
je suis un banlieusard, je laisse ma ville aux droitiers s'il le faut,
je suis un travailleur social qui ne voit plus le bout de la route,
je suis l'abstention, je ne suis rien mais j'ai décidé de tout, je ne suis pas personne, je suis 16 335 000 personnes, j'espère que mon silence rageur les laissera ravageurs, je suis ceux qui iront voter quand ils penseront à moi.
Comme on nous parle, France Inter.
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| 31 mars '14
Une femme hindoue marche dans les eaux du Gange, lors de la fête de Navrati à Allahabad, en Inde. Rajesh Kumar Singh/ap/sipa
Un "avertissement" coûteux pour le PS: les Français tardent à constater la concrétisation des efforts qu'on leur demande. D'où un plaidoyer en faveur d'une "coloration" plus sociale de la politique mise en oeuvre, notamment du pacte de responsabilité, un inventaire rigoureux de ce qui marche ou ne marche pas dans les mesures adoptées depuis deux ans (Ségolène Royal), une inflexion "écologique" de la politique gouvernementale (Cécile Duflot) et enfin davantage "d'explications". (lire)
Après la claque, Hollande doit réagir: le PS a perdu Toulouse, Angers, Reims, Quimper, Saint-Etienne, Limoges, Laval, Bar-le-Duc, Anglet, la Roche-sur-Yon, Valence, Périgeux, Bergerac, Tourcoing, Tours, Angoulême...François Hollande paye donc brutalement – mais logiquement – la note d'un début de mandat raté, faute d'être porté par un projet clair et clairement expliqué. Tout y a contribué : la faiblesse de son dispositif politique; l'absence de résultats sur le front décisif du chômage ; la grogne fiscale des classes moyennes ; enfin l'absence d'une pédagogie capable de convaincre les Français de la pertinence du cap économique trop tardivement fixé. (lire)
Un remaniement ? Un changement de décor pour jouer la même pièce ! (lire)
La chute du socialisme municipal: dimanche, sous l'effet d'un vote qui ressemble fort à de la colère, le Parti socialiste n'a pas seulement perdu 155 villes de plus de 9 000 habitants. Il a aussi amputé sa capacité d'action dans les métropoles (lire)
Les femmes maires, une espèce rare dans les grandes villes: Oui, Paris a désormais une femme à sa tête. Mais la parité progresse-t-elle vraiment dans les plus grandes villes françaises? Pas vraiment. (lire)
Après les municipales, la révolte gronde au Parti socialiste: plusieurs députés socialistes menacent de ne pas voter la confiance lorsque le nouveau gouvernement que compte mettre en place François Hollande se présentera devant l'Assemblée nationale. (lire)
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