16 septembre 2009
Tourner la page?
L'occasion était belle. Un livre démontre qu'au Parti socialiste la victoire de Martine Aubry en décembre dernier est hautement contestable, plus encore qu'on le croyait. Il fallait que Ségolène Royal perde, et elle a perdu. Les éléphants ont beau contester la véracité des faits, aucun d'eux ne s'aventurerait cependant à jurer la main sur le cœur que le scrutin fut équitable. Pire encore, quand on écoute certains d'entre eux, on a l'impression que la fraude électorale est une vieille habitude Rue de Solferino, que chacun le sait, en rit et s'en accommode.
Dès lors, que pouvait faire Ségolène Royal ? Demander un nouveau vote ? C'était tentant, mais elle a flairé le piège. Ses ennemis n'attendent qu'une chose, lui accrocher au dos le mistigri de la division. Leurs arguments étaient déjà prêts. Ils auraient expliqué en long et en large que, dans l'état où il se trouve, le Parti Socialiste n'a certes pas besoin d'une nouvelle crise d'hystérie collective et qu'il s'est déjà suffisamment couvert de ridicule au congrès de Reims. Ce qui d'ailleurs est assez vrai.
Si Royal ne demande donc pas de nouveau scrutin, elle exige cependant la vérité et met à l'épreuve Martine Aubry, qui réalise aujourd'hui qu'elle n'en a pas fini avec cette affaire de fraude. C'est le sparadrap du capitaine Haddock, accroché à son doigt pour de longs mois encore.
La direction du PS est donc invitée à «faire toute la lumière» sur une affaire qui comporte beaucoup de zones d'ombre et de choses inavouables. Si elle ne fait rien ou temporise, Martine Aubry sera évidemment accusée d'être complice de toutes les turpitudes, ou pire encore de faire partie de l'amicale des fraudeurs. Si elle joue le jeu de la vérité, Dieu seul sait où cette entreprise la mènera, et le PS avec. Bref, Aubry se voit proposer un contrat «perdant-perdant», ce qui n'est évidemment pas réjouissant pour elle.
Et ça l'est d'autant moins que la première secrétaire, bousculée par le petit Waterloo des européennes, a engagé le Parti dans la voie de la réconciliation et de la rénovation. Quelle réconciliation ? Quelle rénovation ? En remettant la fraude sur la table, Ségolène Royal renvoie le Parti socialiste à ses petits démons. La Rue de Solferino pourrait s'offrir ces prochains mois non pas une miraculeuse réconciliation, non pas une convaincante rénovation, mais de redoutables convulsions.
Martine Aubry et Ségolène Royal vont donc devoir continuer à vivre ensemble, dans la méfiance et dans la suspicion. Parce qu'elle a le sens de l'humour, la présidente de Poitou-Charentes a expliqué hier soir qu'elle voulait «tourner la page». La page de Reims est peut-être tournée, mais la suivante s'annonce encore plus décoiffante…
eag64 et LF
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| 16 septembre '09
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Que ce soit dans les pages glacées des magazines ou sur les grandes affiches placardées dans les rues, on n’échappe pas à ses images glamour empreintes de cette beauté plastifiée qui fait vendre et rêver. Pour qui sait se montrer attentif, on discerne pourtant nettement, dans ses travaux plus personnels, une âme qui affleure, une sensibilité à fleur de peau, cette profondeur et cette rêverie émanant d’un monde intérieur riche et délicat que la photographe ne parvient pas totalement à cacher derrière une exubérance protectrice.
Pour franchir le rempart, il faut accepter de plonger dans cet esprit où l’Homme se tapit, refusant toute compromission avec les apparences trompeuses et l’esthétique facile.
Les photographies de Joséphine Douet touchent à l’intime et se présentent nues, dépouillées d’artifices, sans le fard qui se dépose généreusement sur le visage des modèles qu’elle a l’habitude de photographier.Ce parti-pris audacieux est indubitablement risqué : la valeur artistique et humaine des photographies de Joséphine Douet demeurera peut-être ignorée du grand public, des consommateurs d’image à outrance vivant au sein d’une société qui en est saturée.
La plupart de ses clichés sont sans concession à la facilité. L’impact a lieu après quelques secondes d’observation attentive ; on est d’abord séduit par une composition harmonieuse, l’œil vaguement attiré par tel ou tel détail, avant de ressentir toute la puissance du cliché.
Y.Olivier
Peajes, Edicions Bellaterra
Calle Navas de Tolosa 289bis - 08026 Barcelona - http://www.ed-bellaterra.com/
Le site de Joséphine Douet, ici
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