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18 septembre 2012

Un parti pris de folie

Curieux fonctionnement que celui de notre Parti Socialiste. Une double folie s'est emparée de celui-ci au moment le plus inattendu. Folie du rassemblement, tout d'abord, qui a conduit ses deux principaux leaders, Martine Aubry et J.M. Ayrault, à contraindre ministres, responsables nationaux et locaux, parlementaires à se regrouper d'autorité dans une motion qualifiée significativement d'unique (comme par une sorte de lapsus révélateur renvoyant au parti du même nom).

Pourquoi une telle frénésie ? À peine la victoire électorale remportée, la division menaçait-elle déjà ? Mais quels en étaient les signes avant-coureurs détectés par leur sismographe politique ? De secousses économiques, sociales, financières, il est aujourd'hui question. Mais d'ébranlement de la majorité ? Les verts s'agitent bien un peu, irrités par quelques déclarations maladroites des ministres en charge. Certains, à peine élus grâce à la bienveillante attention de la Première secrétaire menacent aussi, bien au chaud du Parlement, de ne pas voter le traité européen. Mais on est loin de la grande révolte. Le raidissement de la direction du PS et de Matignon n'a donc pas d'autre explication que leur peur irrationnelle du désordre, jugé inévitable si s'ouvrait librement le débat. C'est dire leur peu de confiance dans un parti qu'ils connaissent mieux que personne. Plus qu'aucune déclaration, leur attitude montre combien la rénovation promise ne s'est pas concrétisée et que les clans continuent à mener leur danse à l'abri des regards et des militants.

Mais folie de l'émiettement, tout aussi bien qui a gagné le camp de ceux peu nombreux qui ont refusé de céder à la pression et aux objurgations de la majorité. Ce ne sont pas moins de trois motions différentes qui vont entrer en compétition. À croire que des esprits malins, soucieux de les affaiblir, les ont poussé coûte que coûte à se différencier. Les chances de faire vaciller le bloc « unique » étaient déjà bien minces avec un seul texte. Mais avec une tierce, et sans atouts ? Comment comprendre cette balkanisation dont le sens politique m'échappe ? Ce n'est pas faute d'avoir essayé de les rassembler. Au cours des 3 semaines qui précédèrent le dépôt des motions, nous tînmes moultes réunions, de rapprochement, de conciliation, de synthèse. Des documents communs furent élaborés, amendés, discutés. En vain ! Non pour des raisons de fond : nous étions tous d'accord pour condamner la méthode suivie par le parti et pour proposer la rénovation la plus large. Mais parce que chacun réclamait de conserver en l'état sa prose, consentant à peine à l'additionner  aux autres sans jamais rien retrancher.

C'est dire que si le mal frappe à la tête du parti, il est aussi à la base : jamais cette génération aura été aussi peu politiques faisant comme les « grands » passer ses ressentiments, humeurs, préséances et susceptibilités avant tout autre chose. Avec au final, des militants qui risquent devant la profusion de textes de ravaler leur mécontentement pour voter avec leurs pieds. Qu'y faire, sinon tenter d'être sage pour trois. De faire valoir notre projet et d'inviter ces partenaires-concurrents à se réunir après le vote, pour mettre leurs résultats en commun, faute d'avoir pu y parvenir avant.  Aussi faut-il avoir le cœur bien accroché pour tenter de se glisser entre ces deux folies concurrentes...et inviter à chacun de voter efficace.

Question de principes, évidemment
Gaëtan Gorce.

| 18 septembre '12

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