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27 août 2009

La logique du boomerang

Elle était au pied du mur, coincée par la petite musique sur les primaires lancée au début de l'été par A. Montebourg et amplifiée le week-end dernier par V. Peillon à Marseille. Voilà donc M. Aubry contrainte de dire oui aux primaires dans Le Monde  et elle n'est pas contente. Forcée de se prononcer sur un sujet qui n'est pas sa tasse de thé, un sujet somme toute assez secondaire au regard de l'état du parti, de son positionnement idéologique et de l'enjeu des Régionales. Aubry voulait placer sa rentrée sous le signe du social, lancer à La Rochelle l'élaboration du projet socialiste et présenter l'image la plus unie possible après la défaite des Européennes et surtout avant l'enjeu essentiel des Régionales...c'est raté...elle se retrouve embourbée dans un débat qui tourne en rond.
Tout le monde aujourd'hui se convertit aux primaires, acte qu'il faut redonner un élan: la défaite aux Européennes n'y est pas pour rien.
Ce qui ne manque pas de sel quand on se souvient des critiques très violentes et de la dramaturgie au Congrès de Reims autour de la motion Royal - Peillon - Valls.  
Aujourd'hui si le principe semble acquis même à reculons, notamment par B. Delanoë, bien malin celui qui peut dessiner les contours de ces primaires:  
- primaires tout court, c'est le scénario de 2006: trois candidats, S. Royal, L.Fabius et DSK qui se présentent devant les seuls militants encartés du PS. On se souvient du succès de la participation avec les militants à  20 euros venus voter en majorité pour S. Royal et qui avaient balayé le vieil appareil.
-
ouvertes à toute la gauche ou pas, quel mode d'emploi? A l'italienne, ce qui a permis de désigner R. Prodi et W. Veltroni (on se rend compte que ce n'est pas gage de victoires). Cela nous promet quelques débats interminables.

Doit-on désigner un candidat unique de la gauche? Pour F. Hollande c'est non. A l'inverse de B. Delanoë qui a signé avec N. Mamère et C. Taubira l'appel de la fondation Terra Nova pour d
ésigner un candidat unique. A. Montebourg est aussi sur cette ligne. S. Royal devrait se prononcer prochainement.
Et puis il y a ceux, peu nombreux, qui disent non: P. Quilès par exemple qui crie au fou en disant pourquoi va-t-on chercher un processus à trois ans d'une présidentielle alors qu'on n'a pas de projet?
A l'extérieur du parti, cela coince: les Communistes ne veulent pas  d'un candidat unique, pas plus que J-L. Mélenchon, ou le NPA. Pas question non plus pour F. Bayrou qui le fait savoir depuis quelques jours.

Aubry dit d'accord mais se garde bien de préciser les contours tant elle se sait affaiblie et à la merci de tous les appétits présidentiels.

En aucune manière, le processus, poussé en grande partie par des quadras très pressés qui veulent tenter leur chance en 2012, ne peut être lancé avant les Régionales au risque de brouiller tous les messages.
Cette séquence polyphonique est le résultat d'un congrès ou rien n'a été tranché avec suffisamment de clarté, pas plus la question des primaires que celle des alliances, et qui revient avec une logique parfaite de boomerang.

 

25 août 2009

Un temps d'avance

Benoît Hamon a fait remarquer sur France 2 que la première secrétaire du PS avait déjà exprimé des positions plutôt favorables à l'idée des primaires (non,c'est pas vrai?) puisque c'est elle qui a commandé à Arnaud Montebourg un rapport" sur ce sujet! Que  c'est un débat qui est un débat important, que Martine Aubry se prononcera le week-end prochain à La Rochelle sur la question et qu'elle dira si elle est d'accord pour lancer ce processus destiné à désigner le candidat de la gauche en 2012.

La direction n'a pour l'heure pas tranché cette question qui divise le PS. Vincent Peillon, leader du courant "L'espoir à gauche", et le député de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg ont récemment fait monter la pression en faveur de primaires ouvertes à toute la gauche.

Arnaud Montebourg attend avec attention la réaction de Martine Aubry. Une pétition sera lancée cette semaine, auprès des citoyens, par Terra-Nova, en faveur de ces primaires. Bertrand Dalanoe a déjà annoncé qu'il allait la signer ! Dingue, non?

Même Laurent Fabius, qui n'y était pas favorable a jugé lundi qu'elles étaient désormais "inévitables"!

Les primaires à gauche sont donc sur la voie d'un aboutissement contrairement à ce que souhaitait initialement l'actuelle direction du PS.
Restera la question des alliances, notamment avec le modem.

Sur ce sujet, Marielle de Sarnez, a été claire : « Ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise » a-t-elle déclaré !

En vue des prochaines régionales, on voit mal les barons locaux refuser une telle alliance surtout s'il s'agit de défendre leur citadelle!

Comme la question des primaires, l'alliance avec le Modem se verra donc entérinée et validée -de fait- contre la volonté de l'actuelle direction du PS !

Ainsi donc, les deux thèmes qui ont cimenté la coalition contre Ségolène Royal lors du congrès de Reims et dont l'équipe des « vainqueurs » ne voulait absolument pas entendre parler vont se voir inévitablement consacrés dans les mois à venir !

Comme on peut bien l'imaginer, Martine Aubry, affaiblie, n'aura pas d'autre choix que de se soumettre à ces deux concepts « royalistes ».

Mais un temps précieux aura été perdu. Une fois de plus, Ségolène Royal montre qu'elle avait vu juste, qu'elle possède toujours un temps d'avance sur ses « camarades » socialistes et qu'elle seule possède une réelle capacité à incarner ce leader providentiel que la gauche se cherche désespéremment !

AL & DDDLV