04 juin 2009
Une seule ambition : limiter la casse!
On aurait pu penser que le meeting de Rezé allait enfin permettre de donner un second souffle au Parti socialiste et permettre à ce dernier de renouer avec un certain allant européen comme avait su le faire François Mitterrand.
Suite au discours fort de Ségolène Royal offrant des perspectives autre qu’une nouvelle cogestion avec le PPE, on aurait aimé que la direction du parti et ses têtes de listes reprennent à leur compte cette construction d’une Europe Politique, des Etats-Unis d’Europe.
(Tiens, en parlant de Ségolène Royal, que va lui proposer M.Aubry au lendemain du 7 juin, si elle lui propose quelque chose...)
Elle seule, dotée d’outils institutionnels adéquats, pourra faire face aux défis colossaux des cinquante prochaines années tant au niveau environnemental, social et économique.
Non, le PS a des choses plus sérieuses à proposer… pensez-donc, ça cogite sévère à Solférino. Un exemple de cette intense réflexion à cerveaux ouverts : Jean-Christophe Cambadélis a eu une poussée neuronale forte en souhaitant la reconstitution d’un nouveau Front Populaire… si ce n’est pas de la pensée novatrice… mon camarade…
Cependant on aurait pu être encore plus novateur en appelant à une nouvelle union de la gauche et un programme commun comme en 77/78… ça aurait vraiment eu du cachet! Quoi le monde a changé? une crise majeure est passée par là? "les écolos nous emmerdent"? les rapports de forces politiques n’ont absolument pas bougé?
Merci Jean-Christophe… on sent que la reconquête n’est pas loin.
En plus, comme M. Aubry promet de faire toutes les fêtes de la Rose, à défaut d’avoir été très présente dans cette campagne… d’après ces méchants observateurs… avec en prime comme seule ambition de limiter la casse alors que le gouvernement en place est dans l’incapacité la plus totale de faire face à le crise. C’est ce qu’on pourrait appeler une gestion en bon père de famille sauf que cela ne suffit pas et qu’en général c’est la droite qui nous sort ce type d’argument.
Enfin heureusement, on sait déjà qu’on pourra compter sur François Hollande dès le 8 juin (enfin même depuis le 3… oui ça urgeait…) et surtout…. pour les présidentielles de 2012.
C’est vrai qu’une telle annonce, tout le monde l’attendait... à 4 jours d’un scrutin…
Mais bon l’Europe à part remercier quelques copains ou copines à quoi ça peut bien servir?
Et pour dissiper tout malentendu, il fallait bien nous ressortir les Jospin, Schroëder, Delors pour nous dire que « Si, on peut changer les choses en Europe »! Ah ben zut, ils ont oublié Tony!
A n’en pas douter l’effet sera grand chez le citoyen lambda (pas de lien, pour l’heure c’est dans une newsletter du PS… c’est vous dire si on doit y croire).
D'après M.Vasseur
Jean-Luc Mélenchon et le jour d'après
L'effet 21 avril frappera-t-il désormais Jean-Luc Mélenchon dont les 6,5 % privent le PS de la place de 1er parti de France ?
Bâtir toute cette stratégie pour terminer à 6,5 % des suffrages exprimés c'est à dire apporter 1 point de plus au score comparable du PCF ?
Si les derniers chiffres des sondages se vérifient, Jean-Luc Mélenchon pourrait connaître une délicat "retour sur terre".
Une fois de plus la gauche a souffert de l'absence d'un leader présidentiel reconnu qui se pose en organisateur incontesté de la campagne.
Pour bien apprécier l'importance de ce critère, il importe de replonger dans les sources de la victoire de 1981. A cette époque, l'un des tournants est le mardi 31 mars 1981. François Mitterrand est l'invité du Grand Débat de TF1.
Il s'impose avec un style qui dégage une autorité présidentielle reconnue par tous. Cette autorité repose sur deux socles majeurs :
* la capacité à incarner les options politiques fondamentales de la gauche donc à ce titre à inspirer confiance à l'électorat traditionnel de gauche,
* la capacité à dégager l'impression de dignité issue de la liberté par rapport aux ancrages partisans pour conduire de façon sérieuse la mission à la tête de l'État dans l'intérêt des Français et de la France bien au-delà de son seul ancrage partisan.
Le dernier mois de campagne de cette période avait été en permanence dominé par ce charisme présidentiel qui a fondé une part déterminante de la victoire de F. Mitterrand.
Ainsi, comme autre exemple, le dimanche 5 avril 1981, François Mitterrand était l'invité d'Europe 1. A l'issue de l'émission, Jean-Luc Lagardère, à l'époque patron d'Europe 1, retient le candidat et son équipe dans son bureau. Alors, chacun s'accordera à reconnaître le charisme présidentiel du candidat socialiste. Il avait " changé de dimension ".
C'est ce charisme présidentiel qui manque à un leader de gauche d'abord incontesté par les siens.
Les actuelles eaux basses de la gauche résultent de la conjugaison au même moment de trois facteurs :
- l'absence de courant culturel favorable faute de projet lisible,
- l'absence de leader à la stature présidentielle reconnue,
- l'absence d'unité interne qui offre au pouvoir la facilité de monter en épingle les divisions et de se positionner au-dessus de telles querelles incessantes.
C'est toute la stratégie du PS face au tempo de la présidentielle qui doit être remise à niveau dans les plus brefs délais.