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20 octobre 2009

"Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l’une ni l’autre"

Décidément, cette droite-là ne recule devant rien, et sûrement pas devant les libertés fondamentales. Alors qu’une formidable mobilisation avait permis l’abandon du fichier Edvige, voilà que le gouvernement crée deux nouveaux fichiers (le 16 octobre dernier, jour de la "Sainte Edwige") par décrets en court-circuitant le Parlement.
Suite au rapport commun des députés Delphine Batho (PS) et Jacques Alain Benisti (UMP), un accord avait pourtant été trouvé avec le gouvernement pour que toute nouvelle catégorie de fichier ne puisse être créée que par la loi. Le parlementaire UMP a rappelé avec raison que "l’initiative du gouvernement constitu[ait] une profonde atteinte au travail parlementaire et au climat de confiance qui s’était instauré d’abord entre deux députés de sensibilité différente et ensuite avec l’ensemble des associations, dont la Ligue des droits de l’Homme".

Si dans ces nouveaux fichiers, il n’est plus question de collecter les données les plus "sensibles" - santé, vie sexuelle, "origines raciales ou ethniques" -, une partie de l’héritage demeure avec le fichage de "l’origine géographique" des personnes soupçonnées de pouvoir porter atteinte à la sécurité publique. Une innovation juridique fortement controversée, et avec raison. De quoi parle-t-on? D’une origine ethnique? Du quartier d’où l’on vient? En outre, l’âge de 13 ans, à partir duquel un enfant pourra être inscrit sur de telles bases de données, ne laisse pas non plus d’inquiéter.

Rappelons que ce qui sème le plus le trouble aujourd’hui, c’est que les technologies informatiques facilitent les croisements et les recoupements : une volonté politique de monter des cloisons étanches entre fichiers pourrait être annulée ou contournée par une autre volonté. D’ailleurs, en l’espèce, y-a-t-il vraiment volonté de cloisonnement? Les citoyens doivent clairement signifier qu’ils ne sont pas prêts à tout sacrifier à l’illusion sécuritaire.

"Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l’une ni l’autre" disait Thomas Jefferson.

Jean-Louis Bianco

19 octobre 2009

Le PS et le mal de cohabitation

Le PS cherche à reprendre l'initiative et définir une stratégie permettant d'atteindre de façon quasi-simultanée les quatre objectifs suivants:
-  remplir sa mission d'opposition au pouvoir en place,
-  proposer un projet politique bâti autour des grands principes de la solidarité,
-  soutenir un leader chargé de porter le message,
- créer les bases d'un nouveau militantisme qui correspond à l'évolution des mentalités comme aux nouvelles techniques de communication.

Pour la définition de son rôle d'opposant, le PS semble toujours malade des périodes de cohabitation. La présence au sommet de l'Etat de deux personnalités politiquement opposées et les bons résultats obtenus malgré tout par le Gouvernement ont sans doute inconsciemment persuadé les Français que la coupure du pays en deux blocs n'était pas un fait inéluctable. Les politiques devenaient compatibles voire interchangeables.

A cette époque est née l'idée que la démocratie moderne serait une sorte de "gestion unique" avec des modifications seulement à la marge.

Imagine-t-on les Républicains américains congratulant Barack Obama ou bien encore les Conservateurs britanniques se prosternant devant Gordon Brown ? Et pourtant, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne sont des pays dans lesquels la démocratie est solidement et durablement installée.

Pourquoi devrait-il en être autrement en France ?

Le PS cherche actuellement à surfer sur l'impopularité ambiante de l'exécutif. Mais où est le contenu de sa promesse de changement ? C'est pourtant là que son rôle est essentiel.

Le PS doit d'abord soigner le mal de cohabitation qui semble toujours le frapper.

(exprimeo)