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03 juin 2010

Rénovation : attention danger !

Par un double tour de passe-passe, la rénovation du PS, au moment même où l'on prétend la mettre en oeuvre est au contraire en train d'expirer. À suivre les débats de la commission qui en est chargée et à lire le document qui nous a été présenté en Bureau national, elle se résumerait en réalité à une seule innovation : les Primaires, dont on est pas même sûr, au regard des déclarations des une et des autres, qu'elles pourront se tenir !

Or, cette question a permis d'occulter toutes les autres et en particulier celles du fonctionnement de nos instances, du renforcement (oublié) du rôle des adhérents et plus largement de la limitation du rôle pernicieux des courants. Au contraire, ceux-ci, qui nous ont fait jusqu'ici tant de mal, voient leur influence confortée puisqu'il est proposé de supprimer de facto la seule disposition dont bénéficiaient les militants depuis Lionel Jospin : à savoir l'élection par les adhérents du Premier Secrétaire.

Désormais, celui-ci ne pourra être que le chef de file de la motion arrivée en tête. C'est une formidable régression que l'on réintroduit discrètement en détournant notre attention vers des sujets plus médiatiques (quoique utiles) comme le cumul des mandats. Ma conviction est faite depuis longtemps que rien ne sera possible tant que nous n'aurons pas rendu le pouvoir à nos adhérents en supprimant les courants ou en leur retirant toute influence sur le choix de nos candidats et de nos dirigeants.

L'enjeu est d'adapter notre parti aux exigences d'une démocratie moderne. Pas aux intérêts des mêmes groupes cooptés. C'est le sens du texte alternatif que j'ai décidé de présenter au vote des militants dans le cadre de la convention sur la « rénovation ». Pour ma part, en effet, je refuse de m'associer à une procédure qui ne nous garantit en rien contre le retour de nos vieux démons !

Gaëtan Gorce

27 mai 2010

L'enjeu

.../...Pour tenter d’être à nouveau convaincant, le PS...  doit en finir à la fois avec les débats faussement démocratiques et avec les décisions faussement synthétiques. Davantage de liberté et d’ouverture dans la délibération rendra la décision finale non seulement plus légitime mais encore bien plus efficace et « assumable » devant l’opinion – quelle qu’elle soit.

Cette double révolution devrait également permettre une réflexion socialiste plus approfondie et plus originale qui briserait ce mélange dévastateur de logique dogmatique et de pensée-gadget empreinte de l’air du temps qui caractérise trop souvent l’exercice intellectuel au PS.

L’enjeu est plus important qu’on ne le croit et ne le dit habituellement. Il ne s’agit pas en effet de gagner à tout prix l’élection présidentielle de 2012, il s’agit de la gagner – et les législatives qui suivront – pour gouverner pendant cinq ans au moins. C’est dans cette perspective de moyen terme que l’attention portée au choix du candidat comme à l’élaboration du projet, et au lien entre les deux, doit désormais impérativement s’inscrire. Sinon, outre que le victoire ne sera pas nécessairement au rendez-vous, c’est le pouvoir lui-même, cette capacité non seulement d’administrer les choses mais de gouverner les hommes et la société, qui pourrait échapper indéfiniment aux socialistes français.

Laurent Bouvet