22 octobre 2010
Lapsus de «poids»!
Il ne manquait plus que cela à Eric Woerth déjà tellement affaibli … Mais c’est lui seul en héros de tragédie qui est venu se donner en début d’après midi le coup de grâce dans une déclaration au Sénat.
Le ministre du travail en sursis devait annoncer la décision du château. Agacé par la durée des débats au Sénat, le prince a décidé de mettre un terme à ces discussions par l’utilisation du vote unique – ou vote bloqué – sur les derniers amendements.
Mais la langue a fourché et c’est tout le poids de cette réforme pour le ministre qui a surgi de l‘intérieur. Cet intérieur qui vous abandonne dans ce dernier moment où l’on voudrait apparaître encore fort et assuré ! Tout le poids d’un projet de plus en plus dénoncé et combattu par les Français, tout le poids d’un texte qu’il faut imposer, ce poids de trop après toutes les affaires déjà sur le dos, trop lourdes à porter.
Et alors qu‘il monte à la tribune avec toute cette charge d‘un pouvoir aux abois, il lâche dans ce moment d‘abattement : «Ceci a permis d’examiner de manière extrêmement approfondi chacun des poids… des points qui composent le projet du gouvernement».
Le mot est dit, la réforme est un poids, un poids dont il voudrait bien se débarrasser ! Mais qu’allait-il faire dans cette galère ?
Publié dans TRIBUNE LIBRE | Lien permanent | Commentaires (0)
04 octobre 2010
D'un syndicaliste à une femme présidente
La légende prétend que son nom signifie terre des délices, d'autres plus terre-à-terre vous raconteraient que son nom n'est que la conséquence d'un bois couleur de braise très usité dans la teinture des tissus au temps des grandes découvertes. Mais pour le commun des mortels son nom résonne comme un air de Samba, vous enthousiasme comme les cariocas, vous bouleverse comme la féérie de ses paysages et pour les sportifs son nom rythme avec l'émotion suscitée par un jeune black de 17ans béni des dieux.
Le Brésil, grand pays par sa superficie et sa population, terre de contradictions, va élire le 3 et 31 octobre le successeur de Luiz Inácio Lula da Silva. Ce métallo syndicaliste sans diplôme universitaire, candidat des pauvres, des sans-terres, devenu président, mena son pays au 8ème rang des puissances mondiales, devint le porte-parole des pays émergents sans pour autant faire peur aux milieux économiques. Pendant ses 2 mandats, le pays se transforma, créa 14 millions d'emplois avec une croissance à faire pâlir d'envie nos pays, il est vrai que le Brésil est riche de ressources minières cela aide. Cependant tout n'est pas rose, si les pauvres sont certes 20 millions de moins ils demeurent nombreux, l'insécurité reste toujours un fléau national et beaucoup de brésiliens n'ont toujours pas accès à la santé, mais le pays partait de si loin... C'est dans ce climat que Lula s'en va auréoler d'une côte de popularité de 80%, le sentiment du devoir accomplit.
Les brésiliens ont donné le pouvoir à un syndicaliste sans diplôme qui fit progresser son pays, et à présent peut-être à une femme en la personne de Dilma Rousseff. Cette francophile, âgée de 62 ans, économiste, issue de la classe moyenne, résistante à la dictature, torturée pendant 22 jours, peu connue, est décrite comme une femme rigoureuse, efficace, courageuse et persévérante mais d'un tempérament explosif. Ses adversaires quant-à-eux ils aiment à souligner son inexpérience (bien qu'elle fût ministre des mines et de l'énergie) et son caractère autoritaire. Elle même déclare sur son tempérament "je ne suis pas critiquée parce que je suis dure, mais parce que je suis une femme. Une femme dure cernée de ministres hommes gentillets". Oups! Plutôt amusant, cela me rappelle dans une certaine mesure une autre femme qui se présenta à l'élection présidentielle et qu'on accusa d'incompétence pour diriger un pays, de mauvais caractère...
D'un syndicaliste sans diplôme à la première femme présidente du Brésil qualifiée de novice...le vieux pays que nous sommes en prend un sacré coup, nous qui avons choisi la soit disant expérience, compétence...
Un ami me disait que dieu est brésilien et je doute qu'il me parlât que de foot. Alors je vous dirai que la clairvoyance est peut-être brésilienne. Ce pays, futur 5ème puissance mondiale va probablement être dirigé par une femme. De quoi donner à certains d'entre nous des regrets... Sont-ils moins frileux que nous? Moins misogyne?...
Terra Magellan
Publié dans L'EDITO, TRIBUNE LIBRE | Lien permanent | Commentaires (0)