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06 mai 2009

Pour les salariés et la croissance verte, la Région soutient Heuliez

« Comme nous nous y étions engagés, la Région met en oeuvre la sécurisation des parcours professionnels des salariés d’Heuliez, qui permettra d’éviter les licenciements en échange d’une formation, et en attendant que la production de véhicules électriques monte en puissance.

La Région entend aussi entrer au capital d’Heuliez et en être un des investisseurs, à hauteur de 5 millions d’euros. Cette prise de participation, présentée au vote des élus régionaux lundi 4 mai, traduit la volonté de la Région de poursuivre ses actions en faveur d’un véhicule propre, tout en sauvant Heuliez. Elle s’inscrit dans la suite d’actions menées dans le cadre de la croissance verte, l’une des priorités de la Région.

Mais la bataille n’est pas encore gagnée, Heuliez est toujours en attente des 10 millions d’euros au moins promis par l’Etat, et des partenariats industriels sont toujours recherchés.

C’est aussi pourquoi j’ai répondu favorablement à la demande des salariés d’Heuliez, qui ont voulu que je sois à leurs côtés, à Niort, lors de la manifestation du 1er mai, comme je l’avais été, le 15 avril, devant le tribunal de commerce. »


Ségolčne Royalespace

Ségolène Royal
Présidente de la Région Poitou-Charentes

Ségolène voit clair et loin

Jean-Pierre Mignard avocat, président de Désirs d’avenir.

Ainsi donc ce serait la dernière mode. Pour conjurer l’idée même d’une candidature de Ségolène Royal à la présidentielle de 2012, et pire, d’une victoire, on décrète, expressis verbis, qu’elle est «folle». Eh oui pas moins. Ce propos, que dis-je ce diagnostic, est dû à François Bayrou dans les colonnes de l’Express le 15 avril, lui qui nous avait pourtant habitués à des considérations plus élevées. Passe encore pour ce monsieur Lefebvre, porte-parole de l’UMP, qui s’est fait une spécialité de s’inspirer des méthodes de psychiatrisation des opposants dans les manuels de la police politique de l’ex-URSS, mais Bayrou quand même ! Le procédé n’est pas admissible qui contrarie le refus de la brutalité que pourtant le chef du Modem professe. Il constitue surtout une pirouette pour éviter de répondre à la question, angoissante j’en conviens, du bien-fondé de son refus de se désister pour Royal entre les deux tours de la présidentielle. Il s’en est fallu d’un million de voix.

J’ose prétendre que l’on ne dirait pas d’un homme, en démocratie, et fut-il son pire adversaire, qu’il est fou. Mais les hommes d’Etat ne sont jamais insensés, car ils sont d’Etat et surtout ils sont des hommes. Ils peuvent se laisser aller à encourager la construction d’improbables avions renifleurs de pétrole, à songer d’envoyer la marine de guerre française forcer un état de siège décrété en Pologne ou à évoquer encore un bombardement atomique de Téhéran. Mais tout passe et à leur égard on ne s’autorise rien. Nul aujourd’hui ne se hasarderait à douter de la santé mentale de messieurs Giscard d’Estaing, Rocard et Chirac. Mais Royal, avec elle, on peut tout se permettre. Et surtout l’amnésie politique. Le président du Modem rappelle sans cesse que le régime de Nicolas Sarkozy est celui du clan de l’argent. La candidate de toute la gauche en 2007 disait-elle autre chose ? Il affirme vouloir réunir les électeurs du centre et de toute la gauche, sans quoi aucune perspective de victoire n’est même concevable. Mais Royal ne lui proposait-elle pas la même arithmétique ? Doutait-il alors de la nature du futur régime, ou vient-il seulement de la découvrir ? Non, il a d’ailleurs mené une roborative campagne pour nous en prévenir des dangers, la République même était en jeu. Rien de plus, rien de moins que Royal, qui, bonne camarade, lui offrait un débat télévisé de second tour quand toutes les chaînes sauf une, le lui refusaient. Il acceptait. Des socialistes découvrent aujourd’hui que l’alliance serait possible avec Bayrou quand ils la dénonçaient hier. François Bayrou ne rechigne plus. Qu’est-ce qui a changé ? Eux ou Royal ? Il est bien tard pour se livrer à un procès en versatilité. Mais elle n’en serait assurément pas la perdante. L’ultime bénéficiaire de cette conjuration de la pusillanimité et des immobilismes on le connaît. Beau résultat pour l’édition assurément.

Allons, je vais vous faire plaisir. Elle va vite, sans doute trop vite. Mais elle se relève et elle voit clair et loin. Elle avait cinq ans d’avance sur Bayrou en 2007. Il aurait accepté alors son offre il ne signerait pas aujourd’hui un pamphlet contre le régime. La gauche et lui gouverneraient. Le pays s’en porterait mieux. Ah ces dirigeants «raisonnables»… Vous avez dit «folle» ? Vous vouliez dire lucide.