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07 mai 2009

Les salaires ont progressé en haut de l'échelle en 2007

C'est un chiffre désormais facile à retenir : en 2007, un salarié travaillant à temps complet dans une entreprise du secteur privé ou semi-public a gagné, en moyenne, 2.000 euros (1.997 euros précisément) nets par mois (soit 2.661 euros brut), indique l'étude annuelle de l'Insee sur les salaires dans les entreprises publiée ce matin. C'est une progression de 1,5 % en euros constants par rapport à l'année précédente. « Il faut remonter à 1999 pour constater une hausse du salaire moyen en euros constants de cette ampleur », souligne l'Insee, qui note que la conjoncture (hausse du PIB de 2,2 %, 310.000 emplois créés) a créé « un climat relativement favorable aux salariés lors des négociations salariales ». Alors qu'en 2006 la hausse du salaire net avait été érodée par les prélèvements sociaux supplémentaires (cotisation chômage, assurance vieillesse et retraite complémentaire), ce n'est, en outre, plus le cas en 2007. Le salaire net mensuel médian, qui partage les salariés en deux parts égales (50 % d'entre eux gagnent moins, 50 % gagnent plus) s'établit désormais à 1.459 euros.

Le rapport entre les 10 % de salariés les mieux payés et les 10 % les moins bien rémunérés est resté stable en 2007 (dans un rapport de 1 à 2,9), « comme les quatre dernières années », note l'Insee. Mais « c'est tout en haut de l'échelle, parmi les 10 % de salariés à temps complet qui gagnent le plus, que les salaires ont le plus progressé », indique l'étude. La hausse de salaire net a atteint pour eux en moyenne 3 % en euros constants en 2007. Un résultat qui va dans le sens des conclusions du rapport Cotis sur les écarts de rémunérations (« Les Echos » du 22 avril), qui montre que la croissance du salaire sur la période 1996-2006 a été d'autant plus rapide que l'on se rapproche de l'extrémité de la hiérarchie salariale (+ 0,8 % par an de salaire brut pour les 5 % les mieux payés, +1,1 % pour les 1 %, et +2,5 % pour les 0,1 % les mieux rémunérés).

Très forte croissance

Cette hausse des plus hauts salaires a été tirée, en 2007, par le secteur bancaire. « Les cadres du secteur financier enregistrent cette année une très forte croissance de leur salaire net moyen en euros constants (+ 7 %), notamment du fait des primes versées au premier trimestre 2007 », indique l'Insee. Au final, la hausse des salaires a été nettement plus forte, - « comme les deux années précédentes » - pour les cadres et chefs d'entreprise salariés (un salarié sur six à temps complet), qui ont vu leur rémunération moyenne progresser de 2,3 %, quand elle s'est limitée à 0,7 % pour les employés et 1 % pour les ouvriers. « Pour ces deux catégories, la moindre hausse peut s'expliquer notamment par une revalorisation du SMIC relativement modérée en 2007 », analysent les auteurs de l'étude. Au-delà des salariés à temps complet, l'Insee a montré dans des travaux précédents que le « revenu salarial », qui tient compte des temps partiels et des périodes de chômage, est beaucoup moins dynamique.

VÉRONIQUE LE BILLON, Les Echos

Deux ans de Sarkozy : beaucoup de bruit pour rien

Deux ans après son élection, l’actuel chef de l’Etat est toujours hyperactif. Histoire de masquer la réalité économique.

2010, une année de récession. C’est la Commission européenne qui le dit. Dans ses dernières prévisions dévoilées hier, elle prévoit un PIB français en baisse de 0,2% en 2010, 3% en 2009. Réunie avec ses collègues de la Zone euro hier à Bruxelles, la ministre de l’Economie Christine Lagarde s’est contentée de dire : “Les prévisions, elles sont ce qu’elles sont“. Le 17 avril, en Haute-Marne, le Premier ministre François Fillon affirmait que la croissance “va être plutôt assez molle en 2010 mais [nous sommes] sur la voie de la reprise.

2010, une année de déficit. La Commission prévoit un déficit public à 6,6% ( contre 5,4% mi-janvier) du PIB en 2009 et à 7% (contre 5%) en 2010. La dernière loi de finances rectificative se base sur 5,6% pour 2009. A Bruxelles, le ministre allemand des finances Peer Steinbrück (SPD) a affirmé qu’il existait “un large consensus pour appuyer la Commission sur l’ouverture de procédures pour déficit excessif“. Les règles européennes fixent le déficit maximum à 3% du PIB. Paris doit atteindre ce chiffre en 2012.

Tour de passe-passe

Pendant ce temps, le “Sarko show” continue. Il multiplie les annonces, les chantiers, se mêle de tout. Des RER franciliens, de la campagne européenne de l’UMP…  Dimanche, Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, a balancé l’intox de ce début de semaine : l’éventuelle interdiction des listes de Dieudonné. Chose plus qu’hypothétique juridiquement mais une belle polémique gratuite dans les médias. Eviter les sujets qui fâchent en lançant un nouveau débat, une spécialité sarkozienne.

Jacques Chirac préférait l’inhibition. Sarkozy choisit la fuite, la fuite en avant. Face aux difficultés, Chirac préférait la discrétion voire le silence. Sarkozy s’agite, ouvre et ferme les chantiers, se lasse vite. Il  veut toujours occuper les premiers rangs quitte à se brûler les ailes. Au final, le décalage entre les promesses et les réalisations effectives est flagrant. La communication présidentielle remuante se heurte à la réalité de l’action publique. Deux ans après, il serait temps d’arrêter de faire campagne.

T. Andriamanana