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13 juin 2009

Brésil, symphonie humaine par Claudia Andujar

Claudia_Andujar_pb_08_p95_medium.jpgBrasilia, 1992 : le président de la République brésilienne signe enfin la démarcation du territoire indien Yanomami, aboutissement de trente ans de combat d'un peuple massacré par les effets de la surexploitation de l'Amazonie.

Derrière cette lutte, Claudia Andujar, photographe dotée d'une immense humanité. Née en 1931 en Suisse, elle devient réfugiée après la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 40, elle part à New York rejoindre son oncle, seul survivant de la famille de son père décimée dans les camps de concentration. En 1955, elle décide de s'installer à São Paulo. C'est là qu'elle va réaliser son œuvre photographique et une carrière dans le photojournalisme, développée au Brésil et aux Etats-Unis.

En 1971, à l'occasion d'un ample reportage sur l'Amazonie, la photographe se rend chez les Yanomamis. Cette rencontre changera le cours de sa vie et définira son engagement politique. Claudia Andujar consacrera trente ans à la défense de leur territoire et de leur culture continuellement menacés par la présence nocive des chercheurs d'or, par les maladies contre
lesquelles ils n'ont pas d'immunité naturelle, bref par l'extermination
progressive de leur culture..

Les photos que vous allez voir dans son exposition sont le témoignage d'une photographe qui s'est laissée imprégner de la culture d'un peuple qu'elle a profondément aimé et respecté.

Brésil, symphonie humaine - Maison de la Photographie Robert Doisneau - 1, rue de la Division du Général Leclerc, 94250 Gentilly - Ouvert le mercredi et vendredi de 12 heures à 19 heures, samedi et dimanche de 14 heures à 19 heures - jusqu'au 2 août.

Cristianne Rodrigues

12 juin 2009

Juste équilibre

Le Parti Socialiste ne s’est jamais réellement remis d’un congrès de Reims qui s’est fait dans la douleur et dans l’humiliation. Aurélie Filippetti a raison, on ne bâtit pas un programme autour du « tout sauf Ségolène ». Martine Aubry, candidate de dernière minute, a su contrer le phénomène Royal mais n’a pas su proposer de projet et d’alternatives fédératrices. Les alliances de motions et de circonstances n’ont pas tenu, laissant d’amères désillusions. La nomination de Martin Aubry s’est réalisée  sous le sceau de l’ambigüité et de la suspicion.

A partir de ce constat, il aurait fallu gérer le PS sur la base d’un large consensus. Au lieu de cela, l’ancienne ministre de L.Jospin a accaparé le pouvoir et a choisi de diriger le parti de manière clanique. Cet autoritarisme a engendré bon nombre de remous en interne. Les « petites phrases»  assassines se sont multipliées fragilisant un peu plus la nouvelle direction. B.Hamon affirmait il y a peu, qu’il n’avait jamais autant vu de « socialistes tirer contre leur camp pendant une campagne ». Et François Rebsamen de rétorquer que tant que l’on ne « permettra pas de débattre à l’intérieur du parti, nous parlerons à l’extérieur ». M.Boutih quant à lui dénonçait une « logique de bunkerisation » et de repli sur soi…

S’appuyant sur le triumvirat composé de C.Bartolone, de J-F. Cambadélis et de F.Lamy, Martine Aubry a imposé sa méthode et son autorité. Mais malgré cela, elle n’a jamais pu obtenir une véritable reconnaissance vis à vis des militants et des grands barons du mouvement. Ce manque de légitimé lui a sans doute manqué pour pouvoir réformer en profondeur le parti, qu’elle jugeait encore dimanche soir « trop recroquevillé sur lui-même ».

Au Parti Socialiste chaque défaite devient une occasion de phosphorer autour de vastes concepts de « rénovation » ou bien encore de « refondation ». Mais depuis le 21 avril 2002, rien n’a changé ou presque. Cet énième revers est pourtant révélateur d’une crise profonde qui ne se dissipera pas en une seule séance de thérapie de groupe.

La déclaration de Martine Aubry qui a suivi le conseil national a logiquement déçu. Il n’y aura pas de grands bouleversements, du moins pour l’instant. L’actuelle première secrétaire a surtout évoqué des mesures d’organisation interne. En pleine crise du capitalisme et de l’ultralibéralisme, le PS reste atone.

Le Parti Socialiste doit se réformer rapidement tant les futures échéances électorales (régionales puis cantonales) sont cruciales. Le PS  est dans une stratégie de survie et se doit de radicalement changer ses pratiques et son mode de fonctionnement. Il y a trop longtemps déjà que les socialistes  ne proposent plus d’alternatives. L’heure ne doit plus être à l’autisme et au repli sur soi mais au lancement d’une force plurielle. Face à une crise européenne de la social-démocratie, le PS doit acquérir une idéologie cohérente qui soit à la fois moderne mais également en harmonie avec ses racines sociales et historiques.

L’équilibre paraît difficile à trouver mais le succès ne se fera qu’à ce seul prix.

(reversus)