11 juin 2009
Ségolène Royal, la dernière opposante à Sarkozy.
Finalement lorsqu'on observe la situation politique on se rend compte que le seul leader encore en situation pour battre Sarkozy en 2012 c'est Ségolène Royal. Cette élection européenne vient écorner très sensiblement la crédibilité de plusieurs leaders qu'on nous présentait comme potentiels présidentiables.
Un petit tour du microcosme politique PS pour tenter de déceler quels sont les leaders encore en piste:
Martine Aubry s'est grillée lors de cette élection et elle a pu constater que depuis son intronisation comme première secrétaire du PS qu'elle essuie échec sur échec malgré une haute permanence dans les sondages.
Bertrand Delanoë ne se remettra pas de Reims où il est apparu faible stratégiquement et manquant de détermination.
Laurent Fabius ne sera jamais président. Qu'il se le dise ou qu'on lui dise et qu'on en finisse une bonne fois pour toutes.
Dominique Strauss-Kahn reste le chouchou des médias et garde une bonne côte de popularité mais on constate que cela ne veut rien dire et ne se traduit pas automatiquement en bulletins de vote. DSK est le patron du FMI et représente l'idée social-démocrate atlantiste qui s'est écroulée le 7 Juin.
Benoît Hamon s'est discrédité lui aussi sur l'Europe. Après avoir été un chantre du NON il a fait campagne pour le Manifesto des sociaux-démocrates reniant ainsi son engagement du congrès. Il devait démissionner puis reste finalement porte-parole du parti tout en tentant d'exercer un chantage, ou une forte pression, sur Martine Aubry concernant le soutien de sa ligne politique.
Pierre Moscovici est un bon second couteau du parti socialiste. Que dire de plus? A Reims il nous a montré qu'il pouvait faire campagne sur des convictions et rejoindre en dernier ressort une motion qui reniait tous ses engagements de campagne! De plus paraît pusillanime dans l'adversité.
Arnaud Montebourg a pour lui l'éloquence du jeune lion mais son arrogance naturelle joue en sa défaveur.
Vincent Peillon est un leader intellectuel et de convictions mais n'a pas les qualités requises pour motiver un pays par sa seule personnalité.
Voilà pour le tour des leaders et pardon à ceux qui ont été oubliés!
Finalement il ne reste donc que Ségolène Royal. Elle n'a pas été utilisée pendant cette campagne européenne et ne s'est donc pas abîmée dans le combat perdu d'avance contre le sarkozy- président de l'Europe que les médias nous ont vendu avec force convictions. Elle n'est apparue médiatiquement qu'une fois et elle est à l'origine du seul sursaut du parti socialiste dans cette campagne. Ce qui montre encore toute son attractivité. Que ce soit médiatique: où elle vient encore d'être classée meilleure communicante, populaire: puisque Rezé fut une réussite populaire en étant le meeting de campagne le plus fréquenté du PS, politique: puisque les orientations futures qui se dessinent du PS se feront sur ce qu'elle préconise depuis 2006, stratégique: puisque son positionnement futur à la tête de l'IS montrera sa capacité à incarner le renouveau socialiste dans le monde.
Prochain rendez-vous, les régionales dont elle sera sans nul doute la tête d'affiche et dont elle possède tous les atouts pour être définitivement incontournable.
eag64/FA
10 juin 2009
Table rase
Il est certain que le plan de relance de Martine Aubry n'a pas suscité l'enthousiasme de ses camarades. Et que la création d'un "conseil des sages" n'est pas franchement de nature à lancer une «refondation» d'envergure. Une fois de plus, le Parti Socialiste se montre incapable de faire du passé table rase...
Le PS est, depuis des années, un syndicat d'écuries concurrentes, ce qui s'est passé depuis le congrès de Reims a accéléré le décomposition. L'autorité de Martine Aubry, six mois après son élection, ne tient plus qu'à un fil. Le débat sur le leadership qui n'a toujours pas été tranché, la présidentialisation du parti, le travail de fond qui a été totalement délaissé au profit des jeux d'appareil et de la compétition interne, ne fait que commencer.
Au-delà des orientations de la direction actuelle, comme de la précédente, l'effet «parti d'élus» joue à plein. On peut aujourd'hui considérer l'appareil socialiste comme un groupement de professionnels de la politique, davantage tourné vers la poursuite de leurs carrières respectives qu'intéressé par le travail des idées, le rapport à la société, le projet et la relation aux militants.
Il y a bien longtemps que le PS fait preuve d'un aveuglement coupable en ce qui concerne sa relation aux classes populaires. Et le vote de dimanche l'a une nouvelle fois démontré. Le problème est que les «bobos» l'ont également déserté aux européennes en choisissant Cohn-Bendit. Si l'on additionne les deux, cela commence à faire beaucoup...
Martine Aubry est tenue par ceux qui l'ont placée là où elle est aujourd'hui. D'où, par exemple, l'absence totale de remise en cause de Cambadélis, directeur de la campagne. On peut donc s'interroger sur sa réelle capacité de mouvement.
Quant à Ségolène Royal, elle mise évidemment sur les régionales pour se refaire une santé électorale et politique. Elle travaille également avec attention sur le «fond» au travers de ses universités participatives.
DRA/AL