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11 février 2011

Le degré zéro de la politique

Hier soir sur TF1 on a assisté à une coproduction publicitaire entre le pouvoir et la chaîne. Aucune contradiction ne pouvait être apportée à Nicolas Sarkozy. Quant à sa seule annonce, la hausse du nombre de contrats aidés, c’est une fois de plus le pompier pyromane : il annonce qu’il va les augmenter alors qu’il vient d’en supprimer 120 000.

Dans un autre registre, ce n’était pas mieux au Grand Journal de Canal+. On se précipitait l’œil humide vers la journaliste qui avait accompli l’incroyable exploit d’interviewer Anne Sinclair : « Comment avez-vous fait ? », « Par téléphone ? », « C’est vraiment formidable… » Deux futurs ministres du Président Strauss-Kahn manifestaient une joie sans mélange sans qu’à aucun moment la moindre proposition de fond ne soit formulée. Seul Jean-Michel Apathie échappait à cet enthousiasme général en relevant qu’il n’y avait pas plus « ringard » comme méthode de communication que celle employée avec la confidence d’Anne Sinclair.

Jean-Louis Bianco

08 février 2011

L’État, c’est lui

« Afficher pour la justice une forme de mépris, inspirer à l’opinion des sentiments bas en instillant, de manière en réalité extravagante, la confusion entre la responsabilité du criminel et celle du juge dont on dénigre la décision, inscrire au débit des  cours et tribunaux l’altération du lien social compromis pour une multitude de raisons qui leur sont étrangères, tout cela avilit l’institution et, en définitive, blesse la République. »

Qui s’exprime de la sorte ? Jean-Louis Nadal, procureur général de la Cour de cassation.

« Faire rejaillir [sur la justice] le poids des erreurs et des échecs de notre société est la marque d’une terrible inconséquence. »

Qui parle, là encore ? Jean-Claude Marin, procureur de la République de Paris.

La justice en France va mal. Elle souffre d’un manque évident de moyens et se classe d’ailleurs 37ème sur les 43 pays du Conseil de l’Europe. Elle souffre de l’échec total de la politique du tout répressif du chef de l’État. Elle souffre enfin des discours de matamore de Nicolas Sarkozy, qui prend la souffrance des victimes en otage et l’instrumentalise à des fins politiciennes scandaleuses.

Jean-Louis Bianco