21 mai 2009
Ségolène Royal en sauveur du PS
Ségolène Royal se présente face au scrutin du 7 juin dans une position idéale. A Rezé, elle devrait faire entendre sa différence et montrer l'enjeu stratégique de sa valeur ajoutée.
La leader socialiste peut montrer dans la dernière ligne droite toute la valeur ajoutée qui est la sienne pour le PS.
Cette valeur ajoutée réside dans son équation personnelle qui élargit l'électorat classique du PS.
Cette équation personnelle peut être résumée autour de 4 repères majeurs.
1) Ségolène Royal attire l'attention. Cette élection montre que l'indifférence tue. Les candidats sans contraste ne parviennent pas à faire vivre leur campagne. Or Ségolène Royal incarne le contraste.
2) Par sa communication et ses réseaux personnels tissés lors de la présidentielle 2007, elle va ratisser bien au-delà des cercles traditionnels du PS. Pour combien de leaders politiques, la presse professionnelle achèterait-elle un photo d'eux en "maillots de bain" ? Cette question peut paraître anecdotique mais elle résume un volet de la valeur ajoutée réelle de Royal : toucher le populaire. Si cette presse "achète du Royal" c'est que Ségolène Royal fait vendre et assure du lectorat. Le dernier clip du couple Sarkozy digne de "plus belle la vie" a touché en coeur de cible. Il faut attirer à la politique des "clientèles" qui sont intouchables par le discours politique classique. Royal sait le faire y compris en jouant sur le "contre son gré".
3) Sans cet apport, le PS reste dans des "eaux" classiques et s'installe en second national. Ce scrutin européen montre que la présidentielle suppose tout l'apport du PS mais au profit d'un candidat qui va au-delà. C'est là le véritable enseignement d'avril 2002.
4) Sur le fond, son discours de Rezé pourrait donc une nouvelle fois flirter avec l'atypisme pour réveiller des électorats indispensables pour changer la donne.
Une nouvelle "race" de compétiteurs présidentiels est en train de naître en France avec les exigences de l'opinion. Martine Aubry, symbole du profil d'hier, l'incarne à son détriment. Il faut désormais du "fun" et du clivant spectaculaire pour sortir de la grisaille et toucher l'opinion.
Trompeuse altercation entre Besancenot et un militant PS
Les reportages de France 2 et i-télé montrant “un salarié” et “militant du PS” prenant vivement à partie Olivier Besancenot, lors d’une manifestation des employés de l’usine Celanese lundi à Paris, se sont taillés un certain succès sur le Net, et dans les médias. J’avais moi-même repris la première, dans une note plus large sur le “trou d’air” traversé par le parti anticapitaliste à l’approche des élections européennes. Ce battage, doublé d’une erreur - le “salarié” ne travaille en fait ni à Celanese ni chez Yara, autre usine chimique pyrénéenne également menacée de fermeture -, n’a pas plu à la CGT : le syndicat majoritaire de Celanese a donc effectué une mise au point dans un communiqué à l’AFP, repris à cinq reprises dans des commentaires à ma note, avec, en sus, le numéro du délégué CGT, Pascal Diozède.
Après avoir tenu à préciser qu’il “n’appartient à aucun parti”, Pascal Diozède ne décolère pas contre le militant socialiste, dont “l’intervention politique a complètement occulté le combat des salariés de Celanese et de Yara”. Il se demande si tout cela “n’était pas un peu téléguidé”, note que le militant était accompagné d’“une conseillère municipale PS de Pau, une ancienne de l’équipe de campagne de François Hollande”, que l’on voit intervenir à la fin de l’échange dans la vidéo de Métro. Quant à Olivier Besancenot, “un de ses collaborateurs avait appelé la veille au soir pour savoir s’il pouvait venir à notre rassemblement. On a dit oui, on savait bien qu’il amènerait des télés”. Lui et ses collègues de l’intersyndicale, entrés à l’Assemblée pour rencontrer des députés, n’ont pas croisé le porte-parole du NPA, mais “on a eu de bons échos des salariés. Il a discuté avec eux pendant presque une heure, il n’y a eu aucun problème”.
La vidéo mise en ligne par le NPA laisse longuement la parole aux ouvriers menacés, avant de montrer un échange plutôt cordial entre eux et le leader du parti. Pascal Diozède invite de son côté à consulter le Journal de Dudule, où un militant CGT relaie le combat à l’usine, affiche les montages photos qui illustrent cette note, et donne un lien vers une vidéo du PCF relatant la visite de Marie-George Buffet sur le site, fin mars à Pardies. Le tout pour, enfin, “savoir ce qui se passe à Celanese”.
Claire Ané - Le Monde