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15 mai 2009

Communiqué de Vincent Peillon, porte-parole de campagne du Parti socialiste pour les élections européennes du 7 juin 2009, et HES (Homosexualités et Socialisme)

Lutte contre l’homophobie : l’hypocrisie de l’UMP et du Gouvernement ne masque pas l’absence de toute politique pour l’égalité des droits.
 
Le dimanche 17 mai 2009 sera célébrée, en Europe et dans le monde, la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie (IDAHO).
 
En France comme dans les autres pays de l’Union européenne, ce sont les socialistes et leurs alliés qui ont ouvert la voie vers l’égalité des droits pour les lesbiennes, les gays, les personnes bisexuelles et trans, ainsi que leurs couples et leurs familles. Il en va de même au Parlement européen, et ce de manière décisive, puisque c’est surtout au niveau de l’Union européenne que s’élaborent désormais les législations contre les discriminations.
 
A la veille des élections européennes du 7 juin prochain, alors que le Gouvernement tente de faire croire qu’il s’engage contre l’homophobie, notamment à l’occasion du congrès mondial sur les droits de l’Homme, l’orientation sexuelle et l’identité de genre, organisé ce vendredi 15 mai, les socialistes entendent rappeler les prises de position concrètes de l’UMP et du Parti Populaire Européen (PPE), dont est membre Nicolas Sarkozy.
 
Le 2 avril dernier, lors de l’adoption du rapport de la députée européenne Kathalijne Buitenweg sur la proposition de directive horizontale pour l’égalité de traitement et contre les discriminations fondées sur la religion ou les convictions, le handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle, les élus de l’UMP se sont notamment prononcés :
  • pour l’exclusion des PME du champ d’application des dispositions anti-discrimination ;
  • contre l’obligation faite aux Etats de permettre aux associations de se porter partie civile, pour favoriser l’accès des victimes à la justice ;
  • contre la généralisation de l’obligation d’indemniser les victimes de discrimination ;
  • contre le renversement de la charge de la preuve en faveur des victimes, comme c’est pourtant le cas dans le cadre des directives anti-discrimination déjà adoptées.
Lors de l’ouverture des votes en session plénière, le PPE et l’UMP avaient par ailleurs soutenu un amendement visant à rejeter la proposition de directive de la Commission, la grande majorité des élus de la droite européenne confirmant ainsi son refus de tout progrès législatif en ce sens lors du vote final du Parlement.
 
Durant l’ensemble de la législature européenne 2004-2009, toutes les avancées en faveur des Droits fondamentaux des personnes LGBT ont été soutenues par des majorités dont le Parti Socialiste Européen (PSE) constituait le premier bataillon, alors que la majorité des élus du PPE les ont combattues. C’est dans ces conditions qu’ont été adoptées les résolutions du Parlement européen contre l’homophobie en Europe, en janvier 2006 et en avril 2007, de même que le rapport sur la situation des droits fondamentaux dans l’Union européenne de janvier 2009, porteur de plus d’une centaine de propositions concrètes pour l’égalité de tous les citoyens en Europe.
 
Le Parti socialiste et tous les autres partis membres du PSE ont réaffirmé, dans leur Manifeste pour les élections européennes de 2009, leur engagement en faveur de l’égalité et de la diversité. Les socialistes européens continueront, ensemble, à soutenir l’adoption de la directive horizontale combattant toutes les discriminations, qui dépend désormais du Conseil des ministres, et défendront les améliorations proposées par le Parlement européen. Ils proposent également de garantir l’égalité de traitement sans discrimination pour tous les citoyens européens quand ils se déplacent dans l’Union, en recherchant la reconnaissance dans tous les Etats des mariages, des contrats d’union civile et des droits parentaux légalement enregistrés dans un autre Etat membre.
 
Dans le droit fil de leur positionnement depuis 2004, les élus socialistes européens seront attentifs à ce que les institutions européennes, et notamment la Commission, dont la nomination est soumise à l’approbation du Parlement, se donnent un programme de travail concret pour l’égalité et contre les discriminations. Ils s’appuieront sur leur expérience récente : ces derniers mois, le groupe PSE a notamment contribué à l’adoption d’une Décision cadre sur la lutte contre le racisme et la xénophobie au moyen du droit pénal, qui établit les actes punissables dans tous les Etats membres de l’Union. Le PS défend l’extension de telles mesures aux actes homophobes.
 
L’édition 2009 de la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie est notamment dédiée à la lutte contre les violences et les discriminations subies par les personnes trans. Un appel international contre la transphobie et pour le respect de l’identité de genre a été lancé par le Comité IDAHO, et a déjà recueilli le soutien du Parti socialiste et de nombreuses autres organisations de gauche.

14 mai 2009

Martine Aubry en comique troupier

Dernier spectacle socialiste joué au Cirque d'hiver à Paris : l'unité des socialistes et la fusion des révoltes. Un spectacle joué par un PS un brin fébrile à moins d’un mois du scrutin européen…

Un meeting dans un cirque, pour un parti qui souffre du syndrome de la bête traquée, voilà encore une fine idée : il ne pense pas aux militants Harlem Désir ?

Il devrait le savoir qu’il est fébrile l’adhérent du parti à la rose, qu’il craint de voir son organisation politique chuter à chaque instant. Depuis le temps que le PS se fait taper dessus par les médias. Et par la droite, par le centre, par la gauche de la gauche et par celle, aussi, qu’on ne nomme pas encore — ça ne saurait tarder — la droite de la droite.

Camba en Monsieur Loyal

Avant même de s’y rendre, il a reçu, à quelques jours d’intervalles, plusieurs SMS de la tête de liste en Île-de-France lui expliquant qu’il « compte sur lui » pour assister au « grand meeting » parisien. Il a beau lui transmettre ses « amitiés », le militant socialiste ne redoute qu’une chose : que le Cirque d’Hiver soit encore plus vide que le Zénith du Printemps des Libertés.

Et quand le militant socialiste arrive enfin devant le bâtiment, sur qui tombe-t-il ? Un François Lamy enchaînant clope sur clope devant le bâtiment. Non, il ne faut pas y voir un signe de stress : c’est juste une (fâcheuse) habitude ! À peine est-il entré dans le bâtiment et voilà qu’il croise Christian Paul, valeureux député anti-Hadopi… tombé la vieille au champ d’honneur du téléchargement illégal.

Non, ce n’est pas un signe. Non, ça ne sent pas la défaite. La preuve : la salle est pleine. Sous le chapiteau, dans une chaleur étouffante, ils sont « 3 000 » (selon les organisateurs et 1 700 selon la police de l’AFP) à scander : « Tous ensemble, tous ensemble, so-cia-listes ! » Ça, c’est un signe : un signe d’unité. Un vrai. Et à la tribune, la photo de famille est belle. Il y a là, Camba, en Monsieur Loyal (sic) qui, dès les premières phrases, crie à la « manipulation » contre « les sondages »  : « Le pire des sondages met le PS à 22% ! Nous serions tétanisés ! Paniqués ! » Non, ce n’est pas un signe. Non, Solférino ne craint pas de se prendre un gadin ! 

Badinter en porté disparu 

À coté de Jean-Christophe Cambadélis, il y a l’hôte d’un soir, Harlem, qui fait applaudir chaleureusement Martine. Martine qui, à son tour, fait applaudir chaleureusement Bertrand, l’« élu local exemplaire », le « militant fidèle » et Benoît la « relève ». Benoît qui, lui, fait applaudir Harlem et Robert. Oui, Robert Badinter. Ah, il n’est pas là ? Il s’est éclipsé ?

Non, ce n’est pas un signe. Non, le militant socialiste a confiance : le PS a un texte, le Manifesto, qui réunit autour de lui les partis socialistes et sociaux-démocrates de 27 pays et ça, c’est un bon signe. Il y a aussi un invité d’honneur, Antonio Costa, le maire de Lisbonne, qui prouve que ce manifeste est bien réel. Qui prouve aussi que les leaders socialistes ne demandent pas seulement devant leurs électeurs français la tête du président de la Commission Européenne, son compatriote, le Portugais José Manuel Barroso.

Et puis il y a la crise. Grâce à elle, le PS n’hésite plus à s’affirmer de gauche et à parler, sans complexes, de « salaire minimum », de « défense des services publics », d’« Europe plus solidaire », « plus démocratique ». Il y a aussi à la tribune ces preuves vivantes que le parti est à nouveau « ouvert sur la société », en prise avec les mouvements sociaux : Karim Dehak, militant CGT de l’entreprise Magnetto à Aulnay-sous-Bois, un sous-traitant de PSA, ou bien encore Isabelle This Saint-Jean, la présidente de Sauvons la recherche, sans doute la seule personnalité à avoir émergé du conflit des universitaires.  

Aubry en comique troupier

Et à leurs côtés, il y a une Martine Aubry qui manie l’humour pour dézinguer ses adversaires politiques. François Bayrou qualifié de « Karl Marx en exil quand il est en France et le plus libéral des barbares lorsqu’il est en Europe » ! D’accord, c’est un bon mot emprunté à l’Allemand Martin Schulz mais c’est drôle ? Nicolas Sarkozy n’est pas en reste. Lui aussi en prend pour son grade de la part de Martine Aubry qui moque son côté « je-fais-tout-je-suis-omnipotent ». Au lendemain du G20, « il nous a dit : “j’ai réglé la crise” ! » Au moment de la crise en Géorgie, « il est allé en Russie et il les a fait plier ! » 

Ce ne sont pas les Russes qui ont plié, c’est le militant socialiste qui est plié ! En deux même ! Une campagne en riant, ça, c’est vraiment bon signe ? Ça annonce au moins une victoire en chantant ?

Gérald Andrieu